Facile de voir Brett Kulak comme le grand perdant des chambardements des derniers jours. L’arrivée de Marco Scandella a fait en sorte qu’il a perdu sa place dans la formation samedi. Et l’arrivée d’Ilya Kovalchuk lui a fait perdre le numéro 17 qu’il portait depuis son arrivée à Montréal.

Mais à voir son large sourire dans le vestiaire après l’entraînement optionnel de dimanche midi, à Brossard, Kulak n’avait pas l’air d’un gars qui venait de tout perdre ! C’est parce que, comme le veut la coutume dans la LNH, il a eu droit à un beau cadeau pour avoir accepté de laisser son numéro à un coéquipier.

« Je confirme que c’était une très, très belle montre Rolex ! Je vais la garder toute ma vie, c’est un beau souvenir. J’étais content de lui donner mon numéro », a lancé Kulak, qui porte désormais le 77, aux journalistes qui l’entouraient.

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Brett Kulak

Kovalchuk n’arrive pas en sauveur, Claude Julien l’a répété. N’empêche, il débarque à Montréal à 36 ans, avec 897 matchs et 436 buts au compteur, ce qui mérite bien un peu de respect dans la hiérarchie !

Et bon, ça permet au nouveau venu de se sentir à ses aises, d’autant plus que le numéro 17, ça signifie beaucoup à ses yeux.

« Je le porte pour Valeri Kharlamov, a expliqué Kovalchuk, après son premier entraînement avec ses nouveaux coéquipiers. C’était le joueur préféré de mon père. Il est mort avant ma naissance [en 1981, deux ans avant la naissance de Kovalchuk], mais j’ai vu plusieurs de ses matchs sur cassette, des matchs de la Série du siècle, notamment. C’est un des meilleurs joueurs russes de l’histoire. »

PHOTO ROBERT NADON ET JEAN GOUPIL, ARCHIVES LA PRESSE

Valeri Kharlamov, lors du premier match de la Série du siècle entre le Canada et l’URSS au Forum de Montréal (Défaite du Canada 7-3), samedi 2 septembre 1972

Kovalchuk a donc porté le 17 partout où il est passé, sauf en équipe nationale russe, parce que le numéro y est retiré en l’honneur de Kharlamov. « Avec l’équipe russe, je porte le 71 et Evgeni Malkin doit porter le 11, parce qu’il est un peu plus jeune que moi ! »

Bref, Kulak peut se consoler à l’idée de laisser son numéro ; ça arrive même aux meilleurs !

En attente d’une décision

L’arrivée de Kovalchuk a fait grand bruit en raison de sa grande carrière, mais concrètement, c’est un joueur en fin de carrière qui se joint au CH. Son contrat tout près du salaire minimum (700 000 $, au pro rata des jours à écouler à la saison) en est la preuve éloquente.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Ilya Kovalchuk discute avec Kirk Muller, à Brossard

Kovalchuk espère donc, avec des attentes aussi basses à son endroit, causer une surprise. Et il croit pouvoir y parvenir « Parce que je n’ai jamais eu l’occasion que j’ai ici, de jouer avec le premier avantage numérique, de jouer peut-être plus de minutes. Quand tu joues beaucoup, tu peux créer plus de jeux », a-t-il dit.

Pourrait-il le faire dès lundi, lors de la visite des Jets de Winnipeg ? Claude Julien n’a pas voulu s’avancer. L’entraîneur-chef a toutefois assuré que le fait qu’il ait participé à un seul entraînement avec l’équipe-une séance optionnelle avec 10 autres coéquipiers-ne serait pas retenu contre lui.

PHOTO GRAHAM HUGHES, LA PRESSE CANADIENNE

L’entraîneur-chef du Canadien, Claude Julien, derrière le banc des joueurs

« Il n’a pas joué depuis novembre, même s’il s’est entraîné. Il faudra surveiller ses performances, parce qu’au bout du compte, même si tu as beaucoup patiné, c’est différent d’être en forme pour jouer des matchs », a rappelé Julien.

Cela dit, l’agent de Kovalchuk, J. P. Barry, a mentionné samedi à La Presse que son client avait accepté l’offre du Canadien notamment parce qu’il y voyait une possibilité de joueur des matchs rapidement. En lisant entre les lignes, on comprend que le CH n’a pas embauché le Russe pour le laisser attendre dans les gradins. Du moins à court terme.

Gallagher sur patins

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Brendan Gallagher a été victime d’une commotion cérébrale le 31 décembre dernier en Caroline.

Par ailleurs, Brendan Gallagher a recommencé à patiner.

L’attaquant, victime d’une commotion cérébrale le 31 décembre dernier en Caroline, était sur la patinoire dimanche matin, en compagnie d’un thérapeute, avant la séance d’entraînement officielle de son équipe. Il portait ce qui semblait être une visière teintée.

Gallagher est toujours sur la liste des blessés. Il y a été placé après la rencontre du 31. Il pourrait donc revenir au jeu mardi, soit une semaine après sa blessure. Mais Julien a refusé de donner quelque échéancier que ce soit.

En 40 matchs cette saison, Gallagher compte 15 buts et 17 passes pour 32 points.

Les attaquants Jonathan Drouin et Joel Armia, tous deux blessés à un poignet, ont également patiné sur l’autre moitié de la patinoire. La date de leur retour au jeu demeure inconnue, mais Julien a déjà laissé entendre qu’il ne les attendait pas avant la semaine de relâche du Canadien, qui commence le 19 janvier.

Par ailleurs, le Canadien a soumis le défenseur Christian Folin au ballottage. Le Suédois n’a disputé que cinq matchs cette saison, et n’a pas été employé depuis le 19 octobre.