Faut-il s’autoriser à rêver ou pas? Voilà le dilemme du partisan du Canadien aujourd’hui.

Après Erik Karlsson la veille, Matt Duchene aurait lui aussi un intérêt envers le Tricolore. La rumeur n’émane pas de nulle part, elle provient du poids lourd de Sportsnet et de Hockey Night in Canada, Elliotte Friedman.

Duchene, comme Karlsson, aura droit à l’autonomie complète le 1er juillet. Ils pourront commencer à se faire charmer par les équipes de la Ligue nationale à compter du 26 juin.

Mettons les choses en contexte, pour continuer à rêver… ou pas. D’une part le positif: aucune rumeur ne liait John Tavares au Canadien l’an dernier, du moins pas de la part du camp Tavares, et celui-ci, comme prévu, n’a même pas daigné visiter Montréal.

Si un journaliste sérieux comme Friedman parle d’une course à deux entre Nashville et Montréal pour les services de Duchene, l’affaire est sérieuse. On n’invente pas les rumeurs.

D’ailleurs à propos de Duchene, une source secondaire me confiait sensiblement les mêmes propos hier matin. Duchene a un intérêt pour le Canadien.

Maintenant la réalité. Il y a une marge ÉNORME entre manifester un intérêt et signer un contrat à long terme avec un club. Voilà pourquoi il est autorisé de maintenir un certain espoir, mais de ne pas conclure à l’arrivée de l’un de ces deux joueurs, ou des deux.

Souvent, un agent peut laisser planer certaines informations pour faire monter les enchères à l’aube de l’ouverture du marché des joueurs autonomes.

À d’autres occasions, le joueur peut manifester un intérêt réel, mais vivre un coup de foudre avec une autre organisation lors de sa visite des lieux. Rappelez-vous Martin Lapointe, Daniel Brière et Vincent Lecavalier.

Le Canadien dispose d’une marge de 11,7 millions sur sa masse salariale, avec Joel Armia et Artturi Lehkonen à mettre sous contrat. L’équipe peut se permettre l’embauche d’un de ces deux joueurs autonomes sans compensation, peut-être les deux en échangeant un ou deux contrats supplémentaires.

L’arrivée de Duchene à Montréal améliorerait évidemment grandement la formation. Duchene avait amassé 58 points en 50 matchs à Ottawa avant d’être échangé à Columbus. Après une période d’adaptation avec les Blue Jackets, il a obtenu 10 points en autant de rencontres en séries.

Il deviendrait le premier centre du Canadien devant Phillip Danault et Jesperi Kotkaniemi. Il permettrait à Claude Julien de replacer Max Domi à l’aile et renforcer ses premiers trios. Tomas Tatar, Jonathan Drouin et Brendan Gallagher pour compléter ses deux trios offensifs à l’aile n’a rien de vilain. On aurait même le luxe d’employer Ryan Poehling à l’aile. On ne parle même pas encore des autres: Paul Byron, Andrew Shaw, Lehkonen, Armia, Nick Suzuki…

PHOTO JEFF ROBERSON, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Erik Karlsson

Karlsson, comme on le mentionnait ici hier, améliorerait évidemment la défense du Canadien, sa relance et son efficacité en supériorité numérique.

Par contre, Karlsson est droitier et son arrivée, comme celle de Duchene, ne règle pas le problème le plus criant du CH à l’heure actuelle: l’absence d'un défenseur gaucher de premier plan.

Karlsson a joué à gauche à l’occasion avec les Sharks. Il occupe aussi cette position en compétition internationale avec la Suède. Mais j’en discutais hier confidentiellement avec un homme qui le connaît bien: on maximise sa grande vision en le gardant à droite, où il est plus ouvert sur le jeu, on perd son plus grand atout défensif - le harponnage du bâton sur la rondelle en possession de l’adversaire - en le plaçant à gauche. En outre, son tir sur réception ne constitue pas sa force, donc ne serait pas un atout supplémentaire à gauche.

Voilà pour un monde idéal. Par contre, le Canadien aurait une meilleure formation avec l’ajout de Karlsson, quitte à utiliser Petry ou encore Karlsson lui-même à gauche.

Les jeunes joueurs du Canadien sont en progression, l’équipe progresse. Mais la lune de miel est déjà terminée et les équipes de la division Atlantique, Tampa, Toronto et Boston, ne seront pas moins fortes l’an prochain. Les Panthers de la Floride devraient s’améliorer.

Si Karlsson et Duchene cognent à la porte, comptez sur Marc Bergevin pour les accueillir. D’ici là, espérez, mais gardez-vous néanmoins une bonne dose de réalisme…

Allez, je vous parle de Boston à compter de demain pour le cinquième match!

À LIRE

Victor Mete dépasse les attentes pour un choix de quatrième ronde. Il a fait du bon boulot au sein de la première paire de défenseurs avec Shea Weber, mais son potentiel offensif demeure limité, pour l'instant, en raison de son faible tir et d'une créativité moyenne. Il n'a d'ailleurs toujours pas marqué après 120 matchs dans la LNH. Mais le jeune homme a seulement 20 ans et il prend les moyens cet été pour améliorer ses lacunes. Jean-François Tremblay l'a rencontré et nous raconte tout ça.