Après le match, Claude Julien a formulé un constat pour le moins intéressant sur ce qui venait d'arriver: ses joueurs n'étaient pas prêts.

Oui, c'est bien ça: ils n'étaient pas prêts.

Ça ne permet pas d'expliquer tout ce qui s'est passé lors de cette gênante défaite de 4-1 à St. Louis, mais ça peut tout de même nous mener à de très bonnes questions, dont celle-ci: comment un club comme celui-ci, impliqué dans une course pour une place en séries, peut-il ne pas être prêt? Est-ce que certains joueurs du Canadien se croient déjà bien au-dessus de leurs affaires à ce point? Parce que la réalité est tout autre...

En fait, pour être bien honnête, peut-on vraiment croire que le club que l'on a vu hier soir est un club digne des séries?

Pourtant, les Blues ne sont pas à confondre avec les Oilers du milieu des années 80. Ils ne gagnent pas à la maison et, en plus, ils croupissent au bas du classement dans l'Association de l'Ouest. C'était un club «prenable», comme on aime le dire entre experts du milieu.

La fatigue? Ça non plus, ça ne tient pas la route. Le Canadien en était à un troisième match en quatre soirs, les Blues aussi.

Alors le Canadien devra comprendre un peu l'urgence de la situation, même si on est seulement en janvier.

«Au moment où on en est dans la saison, chaque match va être important, a tenu à rappeler Brendan Gallagher dans le vestiaire. Nous devons être prêts à amorcer un match lorsque la première mise en jeu est effectuée. Mais non, à la place, nous avons passé la soirée à essayer de les rattraper...»

Tout cela n'augure rien de bon, on en conviendra.

Alors on peut bien avoir la meilleure «attitude» au monde et bourrer ce vestiaire de gars qui sont de meilleure humeur que ceux de la saison précédente, en fin de compte, ça ne va rien changer si la défense se transforme en machine à revirements comme hier soir, si les unités spéciales continuent de trébucher de cette façon, ou si les attaquants ne sont pas capables de fabriquer quelque chose qui se tient.

Pour vous donner une idée, c'est Karl Alzner qui a été le meilleur défenseur du Canadien, hier soir. Ce n'est probablement pas une bonne chose.

Enfin, on notera que le cliché voulant que «les meilleurs doivent être les meilleurs» est usé comme ce n'est pas permis, mais il y a aussi un fond de vérité quelque part là-dedans, et puis quand Shea Weber paraît aussi lent, ça devient difficile pour tout le monde. En attaque aussi, les gros noms devront commencer à se réveiller. Max Domi a connu une très difficile soirée au bureau, tout comme Jonathan Drouin, et ce n'est peut-être pas un hasard si Claude Julien a fini par séparer ces deux-là vers la fin du match.

Avec tout ça, le Canadien n'est plus dans le tableau des séries, et ça ne va pas être plus facile dans les jours qui viennent, puisque l'équipe devra disputer, à partir de demain, cinq matchs en huit jours.

On dit souvent que la saison de hockey est un marathon et pas un sprint. Reste à voir s'il y a encore un peu d'essence dans le réservoir de cette équipe.

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En hausse: Nicolas Deslauriers

L'un des seuls chez le Canadien à avoir répondu présent hier soir, et peut-être aussi son meilleur match de la saison.

En baisse: Jeff Petry

Oh que ce fut difficile pour Petry, qui a multiplié les gaffes. Il a commis trois revirements, selon les chiffres de la Ligue.

Le chiffre du match: 22

Le nombre de mises en jeu remportées par Ryan O'Reilly hier soir.