Dale Hunter n’en dévoile pas beaucoup lorsqu’il est placé sous les projecteurs.

Vétéran de près de 1600 matchs dans la LNH en tant que joueur, l’homme de 59 ans a dominé la Ligue de l’Ontario comme entraîneur-chef et copropriétaire des Knights de London pendant les deux dernières décennies.

Hunter est souvent bref dans ses réponses aux médias et il montre rarement ses émotions derrière le banc. Il y a malgré tout un feu ardent qui règne à l’intérieur de ce double gagnant de la coupe Memorial, alors qu’il dirigera le Canada au Championnat mondial de hockey junior pour une première fois en carrière.

« Il veut vraiment la médaille d’or, a mentionné l’attaquant Connor McMichael, qui joue sous les ordres de Hunter avec les Knights et qui s’est taillé une place avec Équipe Canada junior. Il n’y a rien qu’il aime plus que gagner des matchs de hockey. »

Le Canada espère que ce désir se matérialisera en une 18e médaille d’or au tournoi du temps des Fêtes, qui se tiendra cette année en République tchèque.

« C’est une belle occasion, a affirmé Hunter, dont la seule expérience internationale remonte à 2013, comme entraîneur-chef au tournoi Ivan-Hlinka (maintenant nommé la Coupe Hlinka-Gretzky). C’est quelque chose que j’ai toujours voulu faire. C’était une belle situation en ce moment pour y aller. »

Le Canada a remporté 17 médailles d’or depuis 1977 et la dernière a été acquise en 2018, alors que le tournoi était présenté à Buffalo. L’an dernier, à Vancouver et Victoria, les représentants de l’unifolié ont terminé sixièmes.

Le petit frère de Hunter, Mark, est le directeur général et copropriétaire des Knights et il est par le fait même le directeur général de l’équipe canadienne au tournoi.

« Ce n’est pas un entraîneur-chef dur envers ses joueurs, a dit Mark à propos de Dale. Il est très calme, mais c’est un entraîneur qui fait passer son message par le temps de glace ainsi que sa présence derrière le banc et dans le vestiaire. »

La question a donc été posée aux frères lorsqu’ils ont été annoncés dans leurs fonctions au sein d’Équipe Canada junior : pourquoi l’attente a été si longue avant que les frères Hunter joignent les rangs de Hockey Canada à ce niveau ?

« Nous faisons partie de l’équipe maintenant et c’est la chose la plus importante, a exprimé Mark. Nous sommes heureux d’être ici. Dale est très excité et il a hâte de relever ce défi. »

Les frères Hunter chercheront à amener leur approche professionnelle de la Ligue de l’Ontario à Ostrava et Trinec, où le Canada amorcera son tournoi contre les États-Unis, jeudi.

« Il faut être rapides et il faut être concentrés à bien gérer la rondelle, a expliqué l’attaquant Dylan Cozens, concernant les demandes de Dale Hunter. Il est intelligent et il sait quoi dire au bon moment. »

Hunter, qui a disputé une demi-saison derrière un banc de la LNH, avec les Capitals de Washington en 2011-12, insiste sur le fait que ses attaquants jouent un style de hockey sur 200 pieds, avec des habiletés offensives sur tous les trios.

« Nous avons une équipe talentueuse, mais nous allons être une équipe qui travaille fort, a-t-il fait valoir. Nous allons devoir être les premiers sur la rondelle en tout temps. »

Hunter a aussi montré son côté plus léger envers les plus jeunes joueurs du Canada, demandant à Quinton Byfield de jeter un œil au plafond la prochaine fois qu’il retournera à l’aréna de son équipe dans la Ligue de l’Ontario, les Wolves de Sudbury.

« Il m’a dit de regarder en l’air (et de voir son numéro retiré), a dit l’attaquant de 17 ans, sourire en coin. Je devrai y jeter un œil. »

L’attaquant des Blackhawks de Chicago Patrick Kane, qui a joué avec les Knights pendant l’ère des frères Hunter, était surpris d’apprendre qu’il s’agissait de leur première fois au Championnat mondial de hockey junior.

« Ils ont été si impliqués dans la production de tant de bons joueurs, a mentionné Kane. Je suis convaincu qu’ils vont faire du bon travail. »

L’entraîneur-chef des Oilers d’Edmonton, Dave Tippett, qui a été un des compagnons de trio de Dale Hunter dans la LNH, a raconté que déjà à l’époque, Hunter avait un œil pour les systèmes de jeu et les structures organisationnelles.

« Il absorbait tout, a-t-il fait savoir. Nous nous installions à l’arrière de l’autobus ou de l’avion et nous parlions de hockey, pas uniquement de qui avait gagné ou perdu. »

Le joueur de centre du Canada Ty Dellandrea a ajouté que la gestion des joueurs de Hunter était impressionnante.

« Il fait en sorte que les joueurs jouent de la façon dont il veut. Les joueurs sont prêts à l’écouter, peu importe ce qui arrive. Il est strict et il aime le jeu physique et dans les deux sens de la patinoire. Il est très fier du jeu défensif de son équipe et c’est ce qui vient en premier. L’attaque vient en deuxième », a conclu Dellandrea.