Au risque de se répéter, ce qu'il y a d'impressionnant avec ce Canadien de 2018-2019, et aussi ce qu'il y a de mieux par rapport au Canadien de la saison dernière, c'est que l'équipe ne s'écrase plus à la vue du moindre obstacle.

On l'a encore constaté hier soir au Centre Bell, cette fois face aux Sénateurs d'Ottawa, et cette fois dans le cadre d'une victoire de 5-2 chèrement obtenue.

Disons que le Canadien avait au moins mille et une raisons de s'écraser. Les arbitres, d'abord. On va se le dire, ces messieurs au maillot noir et blanc ont connu une soirée difficile, et cela a essentiellement coûté deux buts - pour et contre - au Canadien à cause de décisions douteuses. Au fait, vous avez sans doute encore du mal à vous expliquer pourquoi le premier but des Sénateurs, celui de Colin White, a été accordé même si Brady Tkachuk, particulièrement détestable hier soir, a touché la jambe gauche de Carey Price avec son bâton. Ne vous en faites pas trop, nous avons nous aussi encore du mal à le comprendre à l'heure qu'il est.

Ensuite, c'est un but du Canadien qui a été rayé du tableau parce qu'Artturi Lehkonen a été accusé de simulation. Cet écran étant un écran familial, on ne va pas retranscrire ici ce qui est sorti de la bouche de Claude Julien à la suite de cette décision, mais on peut croire que l'entraîneur-chef du Canadien n'était pas d'accord.

Au hockey, et dans la vie en général si on veut être bien honnête, ce n'est jamais facile de se remettre de telles injustices. Parfois, l'émotion prend le dessus, les coachs perdent la carte, les joueurs ne savent plus trop comment réagir, et ça peut mener rapidement à une défaite aussi amère que difficile.

Mais pas ici. Pas avec ces gars-là.

« Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'il y a plusieurs différences entre notre équipe actuelle et celle de la saison dernière, ce n'est pas une seule chose qui a changé, a expliqué Jonathan Drouin. Mais ce qu'on remarque, c'est que cette équipe ne veut jamais abandonner, même quand ça devient plus compliqué. »

Ce que l'on remarque aussi, c'est que le Canadien domine souvent dans la colonne des tirs, une stratégie qui est toujours excellente, surtout si l'on considère que, généralement, plus on tire et plus on augmente ses chances de marquer.

Ainsi, c'est une domination de 47-18 que le Canadien a imposée aux Sénateurs lors de ce samedi soir riche en émotions. Les risques de perdre un match avec une telle différence au tableau des tirs sont assez faibles, on en conviendra. Au fait, le Canadien fait une habitude de ces matchs de 40 tirs ou plus ; celui d'hier soir était le septième au cours des neuf derniers matchs, soit depuis le 27 novembre. Cela coïncide avec la date du retour au jeu de Shea Weber, et on peut présumer que ce n'est probablement pas un hasard.

Enfin, il y a une autre bonne nouvelle dans tout ça, et c'est qu'on ne parle pas si souvent de Carey Price cette saison. Par le passé, et par un passé pas si lointain, tout tournait autour de lui, des résultats à l'humeur générale du club, en passant par les espoirs de Coupe Stanley. Cette saison, cette équipe est moins dépendante des performances de son gardien.

Ça aussi, c'est un signe de progrès.