Il y a eu quelques visages étonnés dans les coulisses la saison dernière lorsque les rumeurs de transaction concernant Andrew Shaw se sont mises à circuler.

L'étonnement généralisé ne fut pas en rapport avec la rumeur elle-même - il doit bien y en avoir des dizaines qui circulent sur des dizaines de joueurs chaque semaine, de toute façon -, mais plutôt avec le résultat: on a raconté que la direction du Canadien ne voulait rien savoir d'échanger son attaquant de 27 ans.

C'est que Shaw, depuis son acquisition des Blackhawks de Chicago en juin 2016, s'est avéré un joueur souvent blessé, victime de commotions cérébrales, et aussi opéré à un genou au mois d'avril. À un salaire de 3,9 millions de dollars par saison en moyenne sur un contrat de six ans, qui est valide pour encore quatre saisons incluant la présente, on aurait pu croire que Shaw allait être candidat au déménagement cet été.

Mais non.

«C'est bien de se sentir désiré, a-t-il expliqué hier matin à Brossard avant le départ pour Ottawa, en vue du match de ce soir contre les Sénateurs. Je me sens à l'aise avec cette équipe, je me sens bien ici, et je vais continuer à faire ce que je peux pour aider.»

À ce chapitre, ça va beaucoup mieux dernièrement, et il faut dire que le principal intéressé doit racheter une très difficile saison 2017-2018, où il n'avait pu faire mieux qu'une modeste récolte de 20 points en 51 matchs.

Cette saison, en 24 rencontres, Shaw a déjà 15 points au compteur. Il a obtenu au moins 1 point à 10 de ses 13 derniers matchs, et puis enfin, les problèmes de santé semblent loin derrière.

«Je me sens bien, ajoute-t-il. Je reviens d'une saison difficile avec les blessures et j'ai enfin retrouvé mon rythme le mois dernier. Je dois continuer comme ça sans jamais prendre un moment de congé quand on joue.

«À partir de la fin août, je suis retourné sur la glace pour la première fois [depuis l'opération au genou] et à partir de ce moment-là, j'ai été sur la glace chaque jour pendant six semaines de suite. Je me suis un peu épuisé en m'éloignant de ce que j'aurais dû faire, c'est-à-dire prendre un peu de recul, revoir mon jeu, le réévaluer.»

Les récentes performances de Shaw offrent tout un contraste avec le début de saison difficile qu'il a connu, où un passage à vide a forcé l'entraîneur-chef Claude Julien à le laisser de côté lors de deux matchs consécutifs à la fin du mois d'octobre. À ce moment, l'attaquant n'avait que deux points en sept matchs.

Quand on lui demande d'expliquer le revirement de situation qu'il a su opérer depuis, Shaw parle de travail, de détermination. Il parle de cette peur qu'il n'a jamais eu le droit de ressentir, même pas à la suite des blessures que l'on sait, surtout celles subies à la tête.

Parce qu'Andrew Shaw estime qu'il ne peut s'accorder le luxe de la peur.

«Je ne peux pas être moi-même si j'ai peur. J'avais peut-être des doutes au moment de commencer la saison, mais dès l'instant où j'ai commencé à jouer, tous les doutes ont disparu, et le jeu est redevenu tout ce qui comptait pour moi.»

On devine que c'est cette mentalité qui en fait un favori de la direction montréalaise. C'est pour cette raison qu'Andrew Shaw jure qu'il ne va jamais changer, blessures ou pas.

Parce que c'est ce qu'il connaît, et aussi parce que c'est ce qui fonctionne pour lui.

«Je n'ai jamais joué en ayant peur et je ne le ferai jamais non plus. Je ne peux pas utiliser mon style de jeu si je me mets à douter sur la patinoire. Si j'ai peur, je ne peux plus jouer à ma façon, tout simplement. Alors je ne joue pas comme si j'avais peur; je joue comme quelqu'un qui est aux aguets, qui est sur le qui-vive.»

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Juulsen dimanche?

Absent du jeu depuis le 19 novembre, Noah Juulsen devrait revenir au jeu sous peu, et ce retour pourrait se faire lors du match de dimanche soir à Chicago, contre les Blackhawks. Le jeune défenseur s'est entraîné une deuxième fois avec ses collègues, hier à Brossard, tout en portant la grille complète. Rappelons qu'il avait été atteint d'une rondelle en plein visage à deux reprises lors de ce match de novembre au Centre Bell face aux Capitals de Washington. «Ce fut un accident un peu étrange, a-t-il expliqué hier. D'être atteint une fois, c'est déjà quelque chose, alors deux fois dans la même soirée, c'est quelque chose d'autre...»

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Price ce soir

C'est Carey Price qui sera devant le filet ce soir à Ottawa. Le gardien du Canadien est occupé ces jours-ci, il s'agira pour lui d'un sixième départ d'affilée. Le gardien numéro un du Canadien a une fiche de deux victoires et trois défaites lors de ses cinq dernières rencontres.