La carrière de Claude Julien à titre d'entraîneur-chef dans la Ligue nationale a été jalonnée par beaucoup plus de triomphes que de revers. Et s'il est conscient que l'adversité est inhérente à son métier, Julien admet qu'elle a occupé beaucoup de place au cours des derniers mois.

«C'est difficile, parce que c'est mitigé, a répondu Julien lorsqu'il a été invité, lundi, à résumer l'année 2017 à l'aide d'un seul mot. Je suis arrivé (à Montréal) en 2017, on a participé aux séries, on allait dans la bonne direction. La deuxième moitié a été plus difficile. On espère rectifier la situation en 2018 et connaître plus de succès.»

À l'exception de ses premiers pas dans la LNH en 2003-04, alors que le Canadien avait amassé 32 points lors des 36 derniers matchs du calendrier régulier, Julien n'a jamais complété une saison sous la barre de ,500. Même lors de ses congédiements, le Canadien (2006), les Devils du New Jersey (2007) et les Bruins de Boston (2017) produisaient à une cadence supérieure à ce fameux seuil de respectabilité.

Jusqu'à un certain point, Julien avance dans un territoire avec lequel il est peu familier.

«Dans le fin fond de moi, je ressens de la frustration, mais pas au point où ça va nuire à mon travail. Les années où mes équipes n'ont pas participé aux séries éliminatoires, nous étions un point en arrière ou à égalité (avec l'équipe de huitième place). Nous étions toujours dans la course. En ce moment, nous avons beaucoup de travail devant nous. Nous le savons. Mais en même temps, c'est ce qui va nous rendre meilleurs, à long terme. Nous allons devenir plus forts, nous allons réussir à faire face à plus d'adversité en affrontant de tels éléments, à condition de les affronter de la bonne façon. C'est ce que nous essayons d'accomplir.»

Avec une fiche de 16-19-4 jusqu'à maintenant, il reste 43 matchs à Julien pour prolonger sa séquence personnelle de succès, mais surtout pour éviter des vacances hâtives. Pour mener son équipe à bon port, l'entraîneur-chef du Canadien devra, entre autres, trouver un moyen de relancer une attaque qui ne terrorise aucun gardien rival. Bien au contraire.

À son retour au Centre Bell mardi soir, le Canadien fera face à tout un défi puisqu'il affrontera les Sharks de San Jose, qui n'ont accordé que 92 buts jusqu'à maintenant cette saison. Par contre, avec 98 buts, leur attaque n'est pas plus potable que celle du Tricolore, qui n'a produit que trois buts à ses quatre dernières sorties.

Selon Julien, la confiance est le point d'origine des succès offensifs d'une équipe, et lorsqu'elle n'y est pas, il faut trouver des moyens pour la restaurer chez ses joueurs.

«Pour y arriver, tu essaies de leur montrer des choses qui vont les aider à marquer des buts, des vidéos au moment où ils marquaient des buts. La grosse partie de tout ça, c'est la confiance, et tu essaies de leur en donner. Tu essaies de les appuyer, de les encourager. Et c'est ce qu'on fait. On n'est pas ici à les regarder. On fait un effort pour essayer d'aider ces joueurs à retrouver la confiance pour marquer. Ça fait partie des défis qui existent dans notre métier. Pas seulement ici à Montréal, mais ailleurs aussi.»

L'un de ceux qui doit retrouver sa touche magique est Max Pacioretty, qui n'a pas marqué un seul but au mois de décembre et qui n'a touché la cible qu'une seule fois à ses 21 dernières parties.

Après la séance d'entraînement de lundi, le capitaine du Canadien a répété qu'il n'avait jamais vécu pareille disette.

«Sans vouloir donner l'impression que je ne suis pas mécontent en ce moment, je suis fier de ma production offensive des années passées, mais pas de ce que je vis actuellement, a-t-il dit. Dans le passé, j'ai prouvé que je pouvais marquer des buts et j'en ai marqué beaucoup. Parfois, ils viennent en séquence. J'espère faire tourner le vent avec un but et je pensais avoir eu cette opportunité en deux ou trois occasions. Mais ça ne s'est pas matérialisé et ça s'est transformé en une longue léthargie pour moi et pour toute l'équipe.»