La nouvelle avait suscité un certain mécontentement sur les réseaux sociaux cet été. Le Canadien avait annoncé à ses détenteurs d'abonnements («billets de saison») que ceux qui souhaitaient des abonnements en papier allaient devoir payer 150 $ de plus par abonnement (avant taxes). Les autres clients devaient donc posséder un téléphone intelligent (et s'assurer qu'il soit chargé à leur arrivée au Centre Bell) pour récupérer leurs billets électroniques.

Interrogé hier, Geoff Molson a assuré avoir pris note de la grogne populaire. Mais il n'a pas caché les intentions de son entreprise derrière cette démarche.

«J'ai eu beaucoup de feedback à ce sujet. J'ai écouté», a assuré le propriétaire du Canadien.

«Notre objectif, c'était d'avoir autant de billets mobiles que possible, car ça nous donne l'occasion de mieux servir nos clients, de mieux les connaître, de faire des offres supplémentaires qu'on ne pouvait pas faire avant. Par exemple, on peut savoir à combien de matchs un détenteur a assisté, combien de fois il a vendu ses billets. On aura plus d'information pour mieux cibler nos clients.»

Sans s'avancer sur les détails, Molson a indiqué qu'il y aurait des changements à l'avenir. «L'an prochain, on aura peut-être une nouvelle approche, parce qu'il y avait des gens déçus aussi», a-t-il reconnu.

Beaucoup de sous

Selon Molson, la moitié des détenteurs d'abonnements a opté pour le format électronique. «C'est énorme, plus élevé que probablement la plupart des équipes, et c'était l'objectif.»

Le Canadien a réussi tout un coup avec cette initiative. D'un côté, il obtient de précieuses données sur la moitié de ses abonnés. De l'autre, il empoche une somme intéressante de ceux qui optent pour le papier.

Le Tricolore ne dévoile pas le nombre d'abonnements de cette saison, mais en supposant le nombre raisonnable de 16 000 (en 2011, La Presse avait obtenu le chiffre de 15 000 abonnés), on parle donc de 8000 billets sur lesquels le CH empoche 150 $ de plus. Total pour la saison: 1,2 million de dollars. Quand on a le beurre et l'argent du beurre...

Les conséquences pour les détenteurs d'abonnements ne sont pas négligeables. À titre d'exemple, La Presse souhaitait offrir des billets à L'Itinéraire, afin qu'ils soient tirés au sort parmi les camelots du journal. La situation devenait donc problématique pour les camelots ne possédant pas de téléphone intelligent.

Le même problème se poserait pour tout autre abonné qui souhaite offrir une soirée au hockey à des proches - parents, adolescents - qui ne possèdent pas de téléphone intelligent.

«Il y a plusieurs raisons pour lesquelles on a pris cette décision, a soutenu Molson. On n'est pas les seuls dans la LNH ou dans les autres ligues. Il y a le côté environnemental qui est important pour nous. Il y a aussi la partie mobile, pour avoir plus d'information sur nos clients.»