Le Canadien n'apportera qu'un seul changement à sa formation par rapport à celle qui a vaincu les Islanders de New York 3-2, hier soir à Brooklyn: c'est Carey Price qui sera devant le filet et qui aura la tâche de freiner le puissant Lightning de Tampa Bay.

«Plus encore que le changement de P.K. Subban par Shea Weber, s'il y a un individu qui fait la différence de leur bord, c'est Carey Price», a souligné l'entraîneur-chef du Lightning Jon Cooper au terme de l'entraînement matinal.

Cooper fera confiance à Ben Bishop pour faire face au Tricolore, qui demeure la seule équipe invaincue en temps règlementaire dans la LNH.

Le Lightning, qui est au cours d'un voyage de cinq rencontres, arrive à Montréal avec l'étiquette d'équipe favorite dans l'Association de l'Est cette année. L'équipe est arrivée à maturité, le DG Steve Yzerman a fait des petits miracles pour maintenir son noyau intact une année de plus, et le moment est venu de gagner.

«C'est toute une opportunité pour nous, convient Jon Cooper. Les gens parlent de la fameuse "fenêtre" pour gagner; à mes yeux, chaque année est une fenêtre. La différence, c'est qu'on a acquis de l'expérience au cours des dernières années. On a vécu des situations nouvelles et le temps est venu pour nous d'en tirer avantage. Nous ne sommes pas vieux en termes d'âge mais je pense qu'on est une équipe mature. On a disputé 43 matchs éliminatoires au cours des deux dernières années.»

Cette expérience-là a permis au Lightning de réaliser une chose: il ne peut pas se permettre de prendre la saison régulière à la légère et de ne pas l'utiliser à bon escient. C'est un constat qui a été fait au terme de son élimination, le printemps dernier, et qui a servi de mise en garde dès le début du camp d'entraînement.

«Quand on est revenu de la finale, l'an passé, on pensait juste à retourner en séries et on a un peu oublié qu'on avait une saison à jouer avant, admet l'attaquant Cédric Paquette. C'est ça qu'on a réalisé l'an passé, d'autant plus que les équipes nous affrontaient et étaient prêtes à nous donner le meilleur d'elles-mêmes. 

«Cette année on comprend un peu plus le message.»

«Pour une jeune équipe - moi y compris - nous n'étions pas aussi prêts qu'on aurait dû l'être, reconnaît Cooper qui en est à sa quatrième saison à la barre du Lightning.

«J'adore chaque jour que je passe dans la LNH, mais on travaille tous en fonction de remporter le gros trophée à la fin. Sauf que ce qui peut se perdre en chemin, c'est qu'il faut jouer 82 matchs avant de se rendre là. Ce n'est pas qu'on prend la saison pour acquis, mais on a voulu trouver des raccourcis l'an dernier au lieu de faire face au dur labeur de la saison. Quand on a du succès rapidement, on est pressé d'y retourner... sauf qu'on ne peut pas faire ça.»

Un noyau intact

Le piège n'est pas facile à éviter quand on possède une formation aussi bien nantie que le Lightning. Car certains soirs, l'équipe arrivera à s'en sauver sans être celle qui a le mieux travaillé.

«Ce n'est pas qu'on en a arraché l'an passé - on a eu des hauts et des bas -  mais on a réussi à gagner des matchs grâce à nos habiletés même si on ne méritait pas de les gagner, explique Ondrej Palat. C'est comme si on avait assumé qu'on retournerait en finale à chaque année. On voulait entreprendre cette saison de la bonne manière.»

Et c'est ce qui s'est produit. Le Lightning a gagné cinq de ses six premiers matchs et son attaque produit à plein régime. Jonathan Drouin s'est présenté dans un meilleur état d'esprit qu'à pareille date l'an dernier et la recrue Brayden Point a ajouté de l'exubérance... et encore plus de talent en attaque.

Mais ce qui fait une énorme différence dans la confiance que les coéquipiers du Lightning se témoignent entre eux, c'est d'avoir vu des joueurs-clés comme Steven Stamkos, Victor Hedman et Nikita Kucherov accepter de nouveaux contrats en-deça de leur valeur sur le marché afin que le groupe demeure intact.

«C'est très rare de voir une équipe rester la même comme depuis deux ou trois ans, convient Drouin. Tu as toujours quelqu'un qui s'en va. Mais Stamkos, Hedman et Kucherov ont tous signé de nouveaux contrats, mais il y a une raison derrière ça: tout le monde veut rester ici et on a une bonne équipe.»

Le Tricolore a explosé aux blocs de départ, mais ne nous leurrons pas: le Lightning de Tampa Bay demeure la principale force de la section Atlantique, et même de toute l'Association de l'Est.

C'est le meilleur test auquel les hommes de Michel Therrien auront été confrontés jusqu'à maintenant quand les deux clubs croiseront le fer dès 19h30.