Quand Francis Bouillon est arrivé dans le vestiaire des Predators de Nashville, à l'automne 2009, il a tout de suite été attiré par ce grand et jeune défenseur qui portait déjà un «C» sur son chandail.

Shea Weber n'avait que 24 ans à l'époque, mais l'ascendant qu'il exerçait déjà sur ses coéquipiers ne faisait aucun doute.

«C'est le joueur qui m'a le plus impressionné en tant que personne et en tant que joueur de hockey», soutient Bouillon, que le Canadien a convié à son camp de perfectionnement cette semaine en tant qu'entraîneur invité.

Sept ans plus tard, il voit ce Weber s'amener à Montréal dans une méga-transaction qui n'a pas fini de faire jaser. À ses yeux, le Tricolore vient d'acquérir tout un joueur de hockey.

«On disait l'an dernier que le Canadien avait besoin de joueurs de caractère; or, c'est le meilleur joueur de caractère que j'aie connu, a dit Bouillon. C'est un excellent joueur en avantage numérique, il a un lancer incroyable, il travaille fort à l'entraînement et il est dans le gymnase après les matchs. C'est un exemple pour les jeunes. Tout le monde va vouloir le suivre. C'est un excellent échange pour le Canadien.»

L'ancien défenseur, qui est aujourd'hui âgé de 40 ans, entendait les rumeurs comme tout le monde et se demandait si P.K. Subban finirait par être échangé.

Celui qui a été son coéquipier pendant deux ans a eu de bons mots pour l'ancien numéro 76 du Tricolore.

«C'est un gars différent, c'est un gars qui a beaucoup d'énergie, mais c'est un coéquipier que j'ai apprécié et c'est un excellent joueur de hockey, a indiqué Bouillon.

«Je n'ai pas été ici les deux dernières années, mais les deux autres années que j'ai joué avec, c'est sûr qu'il y a des jours où il te faisait rire et d'autres où il te tapait sur les nerfs. Mais en général, quand tu l'as dans ton club, tu es content!»

Bouillon a par ailleurs tracé le parallèle entre Subban et Alexander Radulov, un joueur qu'il a brièvement connu à Nashville. Il voit chez les deux joueurs le même type de personnalité débordante.

«Radulov est un gars spectaculaire et bourré de talent, estime l'ex-défenseur à propos de la toute dernière embauche du Canadien. J'avais aimé sa personnalité. C'est un gars flamboyant dans le vestiaire. Cette année-là je ne l'ai pas connu énormément mais c'est un personnage. Quand il score un but il aime ça le montrer. Il va donner tout un show sur la glace!»

«Je veux voir si j'aime ça...»

Dans les mois qui ont suivi sa retraite, Bouillon est demeuré en contact avec Michel Therrien, Marc Bergevin et le reste de l'organisation et se tenait informé de ce qui se passait à l'interne. Difficile pour lui de rester bien loin du CH quand il qualifie l'équipe «deuxième famille».

Martin Lapointe l'a finalement rejoint récemment pour l'inviter à participer au camp de développement à titre d'entraîneur invité. Pour l'instant, cette nouvelle association ne doit durer qu'une semaine.

«On n'a pas été plus loin que ça, a-t-il précisé. Je veux voir d'abord si j'aime ça. J'ai eu des offres de coaching cet hiver mais je ne suis pas rendu là. J'ai eu une longue carrière et je veux passer du temps avec ma famille.»

Bouillon a toutefois réalisé qu'il en avait beaucoup à apprendre en termes de pédagogie.

«C'est vrai qu'à mes dernières années, quand un jeune était rappelé, il jouait souvent après moi. Mais je n'ai aucune expérience dans le domaine. Je veux commencer au bas de l'échelle.»

Photo Mark Zaleski, AP

Shea Weber