Quand Max Pacioretty revenait du Centre Bell ou qu'il rentrait de voyage, ses garçons Lorenzo et Maximus étaient couchés depuis bien longtemps. Souvent, sa femme Katia l'était aussi.

Le capitaine du Canadien s'affalait dans un fauteuil, puis ouvrait l'ordinateur ou la télé pour tenter de se distraire. Mais il revenait infailliblement au hockey. En regardant jouer les bonnes équipes de l'Ouest, il les enviait lorsqu'il pensait qu'à compter de cette semaine, elles participeraient aux séries éliminatoires. Et quand il tombait sur les faits saillants du Canadien, il ressassait la situation de son équipe.

« J'ai ramené mes soucis à la maison en n'arrêtant pas de me dire que j'aurais dû mieux faire ceci ou cela, a confié Pacioretty après le match de samedi. Je pense m'être amélioré un peu en cours de saison, mais les meilleurs joueurs avec qui j'ai joué arrivaient à faire le vide quand ils rentraient chez eux. »

Parmi les choses qui l'ont tracassé et qu'il souhaite corriger l'an prochain, il y a... le silence.

« Il y a eu tellement de transports en autocar et trop de lourds silences après les défaites. On n'aime jamais voir ça en tant que compétiteur », explique Max Pacioretty.

Intervenir au bon moment, trouver les bons mots... C'est la responsabilité du capitaine, mais celle d'un peu tout le monde aussi. Or, quand la machine s'est déréglée, durant les mois de décembre et janvier, que tout le monde traversait une léthargie en même temps, les mots ne venaient pas.

Puis, en deuxième moitié de saison, les blessures n'ont pas aidé à délier les langues.

« On ne s'est pas sentis à l'aise au fil de la saison parce qu'il y a eu tellement de nouveaux visages, a soutenu l'ailier gauche. C'est difficile de tisser des liens avec tout le monde.

« Quand tous les réguliers sont là, c'est plus facile de s'exprimer, de dire ce qu'on a à dire clairement à un coéquipier et d'aller prendre une bière avec lui ensuite. Mais à mesure que la saison avançait, c'est devenu de plus en plus silencieux en raison de tous les nouveaux joueurs. Nous n'avions pas le même rapport de groupe que lors des trois ou quatre saisons précédentes. »

CONFIANCE DANS LE NOYAU

Pacioretty vient de terminer sa première saison à titre de capitaine du Tricolore. C'est évident qu'il aurait aimé que les choses se passent autrement - même si, sur le plan individuel, il a une fois de plus atteint le plateau des 30 buts, il a obtenu un sommet personnel pour les mentions d'aide (34) et a produit au rythme d'un point par match lors des 25 derniers matchs.

Or, les statistiques sont reléguées au second plan dans une saison comme celle-ci. C'est de son éprouvante expérience à titre de meneur de cette équipe qu'il va se souvenir.

« Je suis sûr qu'après ma carrière, je vais repenser à cette saison et juger que c'est celle où j'aurai le plus appris et où je me serai le plus amélioré - pourvu que je gère ça de la bonne manière. Je pense pouvoir le faire », estime Pacioretty.

« On a le même groupe de leaders que la saison dernière, alors qu'on avait eu beaucoup de succès. On a ajouté Gallagher [parmi les adjoints], et il se donne corps et âme. On continue d'attendre les mêmes choses de chaque individu dans le vestiaire. »

« On sait que le groupe de leaders au sein de cette équipe est le bon, et on va le défendre pour toujours. On espère juste connaître du succès dès le départ l'an prochain. »