Le président de la Fédération internationale de hockey sur glace (IIHF), René Fasel, croit qu'une réduction du prix des billets et l'ajout de joueurs francophones au sein de la formation canadienne aideraient grandement les assistances des matchs disputés à Montréal lors du Championnat du monde junior 2017.

«C'est une grande ville, a dit Fasel au cours de sa conférence de presse de clôture du Mondial junior 2016. Je ne crois pas que ses partisans de hockey n'en aient que pour le Canadien. Ils aiment le hockey. Je pense que le prix des billets était un problème et que s'ils les réduisent, plus de gens iront.»

On lui a fait remarquer qu'à Helsinki, des gens avaient assisté à la demi-finale entre les États-Unis et la Suède pour 60 euros, soit environ 90 $ CAN, du billet et qu'à Montréal, les prix annoncés pour les demi-finales de 2017 sont de plus de 100 $ pour un billet équivalent.

«Je ne connais pas les prix, mais je pense qu'on leur a donné le signal pour qu'on les réduise, a-t-il indiqué. Il faut tenir compte des profits, c'est clair, mais je pense qu'il faut aussi tenir compte d'une réputation. Je pense que Montréal ne peut pas se permettre de revivre la même expérience qu'elle a vécu l'an passé et j'espère qu'ils (les organisateurs) vont réagir. D'ailleurs, monsieur le maire (Denis Coderre), à l'époque, m'avait téléphoné pour me dire qu'il allait prendre des mesures pour finalement remplir cet aréna.

«Mais encore, l'aréna est grand et pour le remplir, ce n'est pas facile. À ce moment-là, il faut revoir toute la politique de prix.»

Les ventes de billets pour la portion du Mondial junior 2015 présentée à Montréal avaient été décevantes. Comme cela avait été le cas en 2015, le tournoi sera à nouveau divisé entre Montréal et Toronto, sauf qu'en 2017, la ronde des médailles sera disputée à Montréal et non à Toronto.

Fasel était accompagné du président de la Fédération finlandaise de hockey, Kalervo Kummola, ainsi que du président du tournoi, Frank Gonzalez. Tandis que ce dernier indiquait qu'il ne croyait pas que les «Snowbirds» - les Canadiens se rendant dans le sud des États-Unis pour l'hiver - ne devraient pas avoir un impact sur le prix des billets, Fasel et Kummola l'ont interrompu.

«Peut-être qu'il devrait y avoir plus de joueurs francophones au sein de la formation canadienne», a dit Kummola à Fasel à micros ouverts.

Fasel s'est ensuite tourné vers Gonzalez et a admis que le président finlandais avait un bon point. Kummola s'est alors esclaffé et a répété: «Peut-être qu'il devrait y avoir plus de joueurs francophones sur l'équipe canadienne».

Gonzalez, un natif de Barcelone qui a grandi à Toronto avant de retourner en Espagne a répondu: «Ils en ont plusieurs. Ils en ont quelques-uns.»

Équipe Canada comptait sur quatre francophones au sein de sa formation cette année: les attaquants Julien Gauthier et Anthony Beauvillier, le défenseur Thomas Chabot et le gardien Samuel Montembault, ajouté à la dernière minute pour pallier à la suspension de Mackenzie Blackwood. Montembault n'a pas été utilisé par l'entraîneur-chef Dave Lowry.

Les dirigeants de Hockey Canada n'ont pu être joints pour commenter.

Fasel a également indiqué que les perceptions au sujet des assistances à Montréal en 2015 ont pu être trompées par les grandes dimensions du Centre Bell.

«C'est aussi une des causes du problème: il y avait des foules de 15 ou 16 000 personnes, mais dans un aréna qui en contient 22 000, ça semble clairsemé. Mais je pense qu'il faut revenir encore aux prix: (en Finlande), Kummola a fait du bon travail. Les prix sont bons - normaux - alors les gens peuvent venir voir les matchs. C'est ce qui est important.»

Le président a aussi parlé de la déception des partisans canadiens à la suite de l'élimination du club en quarts de finale.

«Le Canada connaît tellement de succès à tous les niveaux - les hommes, les femmes, les juniors, les moins de 18 ans - que lorsque l'équipe n'atteint pas les demi-finales, c'est la catastrophe. Moi, en tant qu'ex-président de la Fédération suisse de hockey, je me réjouis que l'équipe puisse demeurer dans le groupe A.

«C'est un bon signal pour le Canada qu'il ait à travailler fort pour gagner un championnat. Le succès doit se mériter.»