Pour un joueur qui est arrivé ici en mars et qui n'a réussi qu'un seul point en 14 matchs avec le Canadien la saison dernière, Torrey Mitchell grimpe les échelons à une vitesse étonnante.

Les choses peuvent changer vite dans le monde merveilleux de la Ligue nationale de hockey, mais ce matin, du moins, Mitchell est un membre du deuxième trio montréalais. L'attaquant de 30 ans jouera ce soir en compagnie de Lars Eller et d'Alex Galchenyuk au moment d'affronter les Coyotes de l'Arizona au Centre Bell.

Quand on lui demande s'il a pris du galon avec le Canadien depuis cette transaction qui l'a fait atterrir ici au mois de mars, Torrey Mitchell sourit un peu. «J'aimerais penser que oui... On peut dire ça, je crois. J'ai de plus en plus de présences sur la glace, on me fait confiance. Je ne veux pas trop y penser, mais si on compare où j'en suis maintenant par rapport à ma première journée avec l'équipe, je pense que oui, j'ai pris du galon.»

Personne ne va jamais confondre Mitchell avec un joueur-vedette, mais avec 10 points en 19 matchs jusqu'ici, le joueur québécois est en voie d'obtenir les meilleurs résultats de sa carrière - il a récolté 23 points en 2010-2011 avec les Sharks de San Jose, son sommet dans la LNH.

«Je dirais que je comprends de mieux en mieux la structure de notre équipe, a-t-il ajouté après l'entraînement d'hier à Brossard. Je crois que ça m'a pris un peu de temps, la saison dernière, à bien comprendre le style de jeu. Aussi, j'ai pu participer à un camp d'entraînement avec l'équipe [en septembre], et ça fait une bonne différence.»

Mitchell jure qu'il ne changera rien à son jeu, mais ce soir, il aura à tout le moins un rôle différent, cette fois à l'aile droite. «La dernière fois que j'ai patiné avec un deuxième trio, c'est probablement à San Jose il y a quatre ou cinq ans, avec Joe Pavelski et Kyle Wellwood. Je ne vais rien modifier à ce que je fais, mais ça va me donner la chance de jouer avec des joueurs à caractère offensif.»

Pas étonné

Dale Weise n'est pas surpris de cette soudaine promotion pour son coéquipier.

«Ça en dit long sur notre style de jeu, ça prouve que tous les gars jouent de la même manière, estime l'attaquant. Quand tu peux faire aller les joueurs d'un trio à l'autre, c'est parce que tout le monde travaille de la même façon. Torrey connaît son rôle, et il le fait très bien. Je dirais que 75% de ses présences sur la glace cette saison ont été effectuées contre le meilleur trio adverse.»

L'arrivée de Mitchell à bord du deuxième trio signifie qu'Alexander Semin, après un bref retour de deux matchs dans la formation, devra de nouveau se contenter d'un rôle de spectateur. L'entraîneur Michel Therrien a reconnu que l'énigmatique attaquant avait connu une soirée «difficile» à sa dernière sortie, lors du match de lundi soir contre Vancouver au Centre Bell.