Même s'il n'avait pas vraiment gardé le contact avec son ancien coéquipier, Jean-Jacques Daigneault a été secoué d'apprendre le décès soudain de Todd Ewen, avec lequel il a savouré la dernière conquête de la Coupe Stanley du Canadien en 1993.

Daigneault a fait l'éloge de l'ancien homme fort du Canadien, le coéquipier et l'être humain, sur un ton qui ne cachait pas sa tristesse, lundi midi, au Complexe Bell de Brossard.

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«La dernière fois que nous nous sommes parlés, c'est sûrement en 1992-93 en célébrant avec la Coupe Stanley. Todd était un pugiliste, un très bon joueur d'équipe, un bon père de famille. Il avait un jeune enfant à ce moment-là. Il était un bon époux aussi, et ma femme était proche de son épouse. Je suis quand même assez dévasté par la nouvelle. Ça m'a frappé fort.»

Selon diverses sources, Ewen aurait mis fin à ses jours. Sa famille a révélé à un réseau de télévision qu'il souffrait de problèmes de dépression depuis plusieurs années. Il n'était âgé que de 49 ans.

Ewen a passé quatre saisons dans l'uniforme tricolore de 1989 à 1993. Originaire de la Saskatchewan, Ewen a aussi enfilé les uniformes des Blues de St. Louis, des Mighty Ducks d'Anaheim et des Sharks de San Jose. En 518 matchs dans la LNH, il a récolté 36 buts et 76 points et amassé 1911 minutes de punitions.

Son nom s'ajoute à la liste d'anciens bagarreurs qui ont mis fin à leurs jours ces dernières années. Du nombre, Wade Belak, Derek Boogaard et Rick Rypien ont tous passé à l'acte dans un intervalle de quatre mois en 2011. Les trois étaient également aux prises avec la dépression.

Invité à se prononcer sur cette problématique, Daigneault a préféré s'abstenir d'émettre une opinion, disant ne pas connaître les détails entourant le décès de Ewen. Il est plutôt revenu sur les qualités humaines de son ancien coéquipier.

«Todd était un individu très créatif, un musicien et il aimait dessiner. Mes pensées vont à sa famille, à Kelly et à son enfant. Ce sont des nouvelles très difficiles à apprendre.»

Tinordi montre de belles choses

Puisque l'entraîneur-chef Michel Therrien n'était pas disponible pour la presse, les journalistes se sont tournés vers Daigneault pour avoir des commentaires sur les quatre premiers jours du camp. Avec un peu de réticence, il a accepté de parler de Jarred Tinordi, qui amorce un camp qui pourrait s'avérer déterminant pour sa carrière.

«Depuis le début du camp, il passe bien la rondelle. On veut qu'il soit un bon quart-arrière, qu'il distribue bien la rondelle. C'est une facette de son jeu qui s'est améliorée», a brièvement analysé Daigneault.

L'ancien arrière a aussi rappelé qu'il faut toujours être patient avec de jeunes défenseurs, non seulement Tinordi mais tous ceux qui aspirent à se tailler un poste avec l'équipe. Daigneault dit avoir vu de belles choses jusqu'à maintenant.

«C'est un processus de devenir un bon défenseur dans la Ligue nationale, de jouer un peu dans la Ligue américaine et ensuite, d'atteindre la Ligue nationale et de jouer 250 ou 300 matchs pour devenir un bon jeune vétéran. Ce n'est pas facile. J'ai passé à travers, et j'ai commencé à comprendre comment jouer à la défense quand je suis arrivé à Montréal à 24 ou 25 ans», a-t-il confié.

De son côté, Tinordi n'estime pas ressentir une pression additionnelle.

«L'équipe sera très bonne cette année et il y a beaucoup de profondeur à la défense, tout le monde sait ça. Je préfère me dire qu'il s'agit d'une excellente opportunité. J'aborde avec hâte le défi de percer la formation. Je veux faire ma place au sein de l'équipe.»

Photo Ryan Remiorz, archives PC

Todd Ewen signant un autographe pour un jeune fan en 1993.