Les joueurs des Sénateurs profitaient hier d'un repos, après être rentrés de Dallas tard dans la nuit, au terme d'un voyage de quatre matchs. Congé d'entraînement, mais aussi de médias.

Pas moyen non plus de parler au directeur général de l'équipe, Bryan Murray, ou à son adjoint Pierre Dorion, tous deux étant en réunion de recrutement en Floride.

Le hasard est intéressant, puisque les Sénateurs ont beau connaître une saison de misère, le recrutement des joueurs, lui, va bon train depuis quelques saisons. Le directeur général du Canadien Marc Bergevin - et il n'est pas le seul - répète à qui veut l'entendre que le repêchage représente la meilleure fondation qui soit pour bâtir une équipe. Or, même avec du succès à ce chapitre, la formation ontarienne ne parvient pas à se hisser parmi les équipes d'élite de la LNH.

Les Sénateurs comptent actuellement 22 joueurs dans leur formation, sans compter trois blessés (Zack Smith, Chris Neil et Mark Borowiecki). De ces 25 joueurs, 17 ont été repêchés par les Sénateurs, tandis que seulement deux (David Legwand et Clarke MacArthur) ont été acquis comme joueurs autonomes. Les six autres ont été obtenus à la faveur de transactions.

En comparaison, dans sa formation actuelle de 23 joueurs, le Canadien ne compte que 10 joueurs issus de son repêchage, cinq joueurs autonomes et huit qui ont été acquis dans le cadre de transactions.

Des trouvailles partout

Si les Oilers d'Edmonton, par exemple, peinent à produire des joueurs de la LNH au-delà du premier tour, c'est tout le contraire à Ottawa.

L'exemple le plus récent est Jean-Gabriel Pageau, un choix de quatrième tour en 2011 qui tente encore de faire sa place. Il a disputé les 11 derniers matchs de son équipe.

L'année précédente, le groupe de recruteurs a mis la main sur Mark Stone (sixième tour), qui éclôt cette année avec 22 points en 40 matchs. En 2009, l'équipe a déniché son gardien auxiliaire, Robin Lehner (deuxième tour) et son meilleur buteur cette saison, Mike Hoffman (cinquième tour).

On pourrait ajouter à cette liste quelques joueurs de soutien, comme Zack Smith (troisième tour, 2008), Erik Condra (septième tour, 2006) et Colin Greening (septième tour, 2005).

Dans un entre-deux?

Les succès du printemps 2013 ont vite cédé la place au désenchantement. Avant les matchs d'hier, les Sénateurs se retrouvaient à 10 points d'une place en séries, après les avoir ratées par 5 points la saison dernière. Mais quand on regarde l'avenir prometteur de quelques jeunes, on se demande si l'équipe n'est pas simplement dans un creux de vague passager.

En 2008, Dorion a certainement vu juste avec Erik Karlsson, l'un des meilleurs défenseurs offensifs de la LNH, dont le contrat est valide jusqu'en 2019.

Le premier choix des Sénateurs en 2013, Curtis Lazar, revient du Mondial junior, où il a porté le «C» au sein d'Équipe Canada. L'année d'avant, c'était le défenseur Cody Ceci, qui a disputé tous les matchs des Sénateurs cette saison, même s'il vient tout juste d'avoir 21 ans. Ces deux joueurs sont toutefois trop jeunes pour porter l'équipe sur leurs épaules.

Quant aux premiers choix précédents, Mika Zibanejad (6e au total, 2011) et Jared Cowen (9e au total, 2009), ils ne connaissent pas le début de carrière espéré, mais le premier a encore 21 ans, tandis que le second est un défenseur de format géant. Un joueur de ce type peut mettre plus de temps à parvenir à maturité.

L'avenir dira si les problèmes des Sénateurs sont passagers. Dans l'immédiat, l'équipe nouvellement dirigée par Dave Cameron affrontera le Canadien ce soir à la maison. En fait, 12 de ses 15 prochains matchs seront disputés à domicile, séquence qui pourrait l'aider à sauver sa saison... à moins que le DG ne jette l'éponge et n'échange quelques vétérans pour mieux repêcher.