Essayer de se tailler un poste dans la Ligue nationale à partir d'une invitation au camp d'entraînement n'est pas une mince tâche. À peine une demi-douzaine de joueurs ont réussi à décrocher un contrat en vertu de leurs performances au camp d'entraînement. Le dernier en date? L'attaquant québécois Simon Gagné.

C'est un sacré beau retour pour l'ailier de 34 ans qui a obtenu un contrat d'un an de 600 000 $ chez les Bruins de Boston, après avoir passé toute la saison 2013-2014 à la maison.

«J'ai toujours cru que j'étais capable de jouer dans la LNH, mais après ne pas avoir joué, l'an passé, je me disais que ce serait peut-être dur de faire un retour», a admis Gagné, qui disputait contre le Tricolore un deuxième match cette saison.

«Ce n'est pas facile de prendre une année sabbatique et de revenir jouer dans cette ligue-là. J'avais un petit doute, mais je me sentais bien, après mon entraînement de cet été, et j'ai eu la chance d'obtenir une invitation des Bruins...»

Les craintes que suscitaient ses antécédents de commotions cérébrales ont peut-être fait hésiter les formations de la LNH. Gagné explique que même s'il a connu une bonne fin de saison avec les Flyers de Philadelphie en 2012-2013, c'est le fait qu'il a mis tous ses oeufs dans le même panier sans recevoir la moindre offre des Flyers, cet été-là, qui a fini par jouer contre lui.

«En plus, le plafond salarial avait baissé et j'avais été pris les culottes baissées, admet-il. À ce moment-là, je n'étais pas prêt à faire les sacrifices nécessaires pour emmener ma famille à un camp d'entraînement pour un essai. Cette année, j'étais capable de le faire.»

Gagné reconnaît que l'entraîneur-chef Claude Julien y est probablement pour quelque chose dans la nouvelle chance qui lui est offerte.

«Je connais Claude depuis mes années au junior, a-t-il rappelé. Il m'a coaché chez les moins de 18 ans et au sein d'Équipe Canada Junior. On a toujours eu une bonne relation. Il sait quel style de joueur je suis, et moi, je sais quel genre de joueur il aime et quel genre d'entraîneur il est.»

Gagné a disputé son premier match officiel dans l'uniforme des Bruins mercredi soir à Detroit. Il évoluait au sein du quatrième trio aux côtés de Daniel Paille et du jeune Ryan Spooner. L'attaquant originaire de Sainte-Foy ne fera pas la fine bouche. Au moment de signer son contrat, le DG Peter Chiarelli s'était assuré que Gagné était prêt à jouer un rôle différent de celui qu'il avait rempli auparavant.

«Je suis prêt à faire n'importe quoi, a-t-il dit. Joueur d'extra, joueur de quatrième trio, joueur utilisé en désavantage numérique ou en renfort au premier trio...»

C'est d'ailleurs ce qu'il a fait contre les Red Wings: lorsque Julien a eu besoin de mêler les cartes en attaque, c'est Gagné qu'il a inséré aux côtés de David Krejci et Milan Lucic.

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Un autre adjoint pour Quintal

Stéphane Quintal, récemment nommé préfet de discipline dans la LNH, a assisté au match entre le Canadien et les Bruins au Centre Bell, hier. Après l'embauche controversée de Chris Pronger, il entend procéder prochainement à une autre nomination au sein du département chargé de la sécurité des joueurs. Cinq ou six hommes ont été interviewés, mais l'ancien défenseur du Canadien, qui n'a pas arrêté son choix, pourrait étendre ses recherches afin de trouver quelqu'un qui corresponde vraiment au profil recherché. Il est toujours question que Pat LaFontaine joigne son département à un titre ou un autre.

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Chara moins utilisé?

Zdeno Chara n'a pas atteint le cap des 23 minutes d'utilisation à chacun des quatre premiers matchs des Bruins, ce qui est inhabituel venant d'un joueur qui a joué en moyenne 25 minutes par match au cours des dernières années. On aurait pu croire que le départ de Johnny Boychuk augmenterait encore ses responsabilités.

Interrogé à ce sujet, l'entraîneur-chef Claude Julien s'est montré agacé. «Les gens s'inquiètent pour lui, mais malgré son âge, Zdeno Chara est le joueur en meilleure forme de toute l'équipe, a plaidé Julien. On a des joueurs comme Dougie Hamilton ou Dennis Seidenberg qui sont capables d'assumer de gros rôles et de jouer de longues minutes. Pour nous, il s'agit de bien partager le temps de jeu de tous ces gars-là. Ça n'a rien à voir avec le voeu de couper le temps de jeu de Zdeno Chara. Les gens en font une montagne, mais ce n'est pas un aussi gros problème que les gens le pensent.»