Dans le hockey d'aujourd'hui, ce que les Kings ont réussi, hier soir à Los Angeles, est probablement quelque chose comme un immense exploit. Rien de moins.

Ce que les Kings ont réussi avec cette victoire de 3-2 lors du cinquième match de cette grande finale, c'est deux Coupes Stanley en trois saisons. Pensez-y. Le hockey d'aujourd'hui, c'est le plafond salarial, les joueurs qui vont et qui viennent, les changements de personnel chaque saison.

Le hockey d'aujourd'hui fait en sorte que le mot dynastie, celui qui évoque les grandes puissances du passé comme le Canadien, les Islanders ou les Oilers, n'existe plus dans le vocabulaire contemporain.

Et pourtant, on peut presque parler de dynastie quand on parle de ces Kings, deux fois champions en trois saisons depuis hier soir. Alec Martinez, avec son but en deuxième période de prolongation, s'est chargé de hisser les Kings à cette enviable position.

Le plus saisissant, c'est cette domination nette, presque sans appel, exercée avec panache depuis le début de cette grande finale. Bien sûr que les deux premiers matchs se sont décidés en prolongation, bien sûr que celui d'hier soir l'a été aussi, mais soyons sérieux : a-t-on senti les Rangers bien souvent en contrôle ne serait-ce qu'une fois lors de cette finale?

Le rythme, l'intensité, la possession de la rondelle, tout ça aura été l'affaire des Kings, qui ont dominé pendant de longues, très longues minutes, surtout en troisième période. Hier soir n'aura pas fait exception, les Kings ayant lancé à 51 reprises sur ce pauvre Henrik Lundqvist, qui a fini par être à court de miracles.

Il y avait quelques candidats solides au Conn-Smythe dans le camp californien, et le choix de Justin Williams est certes judicieux. Après tout, on parle ici d'un joueur qui aura récolté neuf buts depuis le début des séries, d'un joueur qui, à l'image de sa bande, aura été dominant.

Marc Bergevin avait raison l'autre jour. Oui, son club (et plusieurs autres...) est bien loin de l'excellence affichée par ces Kings, qui n'auront eu besoin que de cinq rencontres pour se débarrasser de ce que l'Association de l'Est avait de mieux à offrir.

À ce chapitre, ce n'est pas que le triomphe des Kings soit si étonnant. C'est plutôt la manière qui est étonnante : en cinq petits matchs rapides, dans une série où l'issue n'aura jamais vraiment fait de doute.

Les Kings ont donc plusieurs raisons de sourire, et leurs patrons ont plusieurs raisons de sourire eux aussi. C'est que les acteurs principaux de ce club de premier plan sont tous déjà sous contrat en vue de la prochaine saison. La seule exception étant peut-être Marian Gaborik, un joueur de location dont l'embauche aura rapporté, lui qui a réussi son 14e des séries hier soir.

Ce qui veut donc dire que s'ils évitent les blessures et les mauvais coups du sort, les Kings devraient de nouveau batailler pour le gros trophée la saison prochaine. De quoi inquiéter tous leurs rivaux.

En attendant, les voici encore au zénith, pour la deuxième fois en trois saisons. Dans le contexte actuel, oui, on peut sans doute se mettre à parler de dynastie.