Les Bruins de Boston représentent une meilleure formation que le Canadien à presque tous les chapitres. Épluchez les statistiques, regardez les classements; c'est difficile d'en débattre.

Cependant, contre le Canadien, les Bruins ne jouent pas toujours au même niveau que contre leurs autres opposants. Et tout ce qu'ils ont accompli en 82 matchs ne pèsera plus lourd dans la balance s'ils ne peuvent afficher le même brio contre l'équipe qu'ils affrontent actuellement en séries.

Alors, M. Chiarelli, comment se fait-il que le Tricolore vous cause autant d'ennuis cette saison?

«Je ne sais pas», répond le directeur général des Bruins en explorant des pistes d'explications.

«L'habitude est de dire que le Canadien est plus petit et plus rapide, et que nous sommes plus costauds et plus lents - une prémisse avec laquelle je ne suis pas d'accord. Mais vous voyez, les Red Wings de Detroit nous ont donné des ennuis en saison régulière par leur style de possession de rondelle, et on a quand même pu établir notre échec avant en séries.

«Marc Bergevin a fait du bon travail pour ajouter du poids à ses troisième et quatrième trios, et le Canadien n'est plus aussi rapide qu'autrefois. Par contre, il est plus lourd... Vraiment, je ne sais pas.»

Ce que Peter Chiarelli sait, par contre, c'est qu'une certaine frustration s'est établie dans ses troupes - un sentiment qui a souvent guetté les Bruins, au fil des ans, lorsqu'ils affrontaient le CH.

Il n'y avait qu'à voir la mine renfrognée du rude Shawn Thornton, hier après-midi, pour comprendre que les choses ne vont pas à leur goût.

Stratégie ou hasard?

En première ronde des séries, le Canadien a eu la main heureuse en effectuant une transition rapide en zone neutre et en battant les défenseurs du Lightning de Tampa Bay avec de longues passes qui étiraient le jeu. Après la rencontre de mardi, Lars Eller nous a confié que c'était l'objectif de poursuivre cette stratégie contre les Bruins.

«Je ne sais pas si ces passes étirées faisaient partie de leur plan de match, a toutefois soutenu le centre des Bruins Gregory Campbell. Le gars qui sortait du banc des pénalités (P.K. Subban), ce n'était probablement pas un jeu conçu d'avance. Et l'autre échappée est survenue à la suite d'un tir bloqué et d'une bonne lecture de la part du joueur du Canadien (Daniel Brière).

«Je ne suis pas vraiment préoccupé par leur plan de match.»

Il reste que les défenseurs des Bruins ont mal paru sur ces deux séquences. Andrej Meszaros n'a senti que le vent dans la tignasse de Dale Weise quand ce dernier l'a débordé pour filer seul vers Tuukka Rask. Et plus tôt dans le match, c'est le jeune Dougie Hamilton qui a oublié P.K. Subban à sa sortie du banc des pénalités.

Sur ce dernier jeu, toutefois, Rask a fait son mea-culpa en disant qu'il aurait dû signaler avec son bâton que la pénalité du Canadien se terminait.

Rask devra mieux jouer

«C'est l'un des deux ou trois meilleurs gardiens au monde, et il sait où il en est en ce moment», a indiqué Peter Chiarelli à propos de la tenue de Rask depuis le début de la série.

«Je ne commenterai pas ses performances. Je m'attends à ce qu'il joue bien, et il est l'un parmi plusieurs à devoir mieux jouer.»

En trois matchs contre le Canadien dans cette série, le gardien finlandais affiche une moyenne de 2,97 et un taux d'efficacité de ,896.

Mais si Rask fait partie des joueurs des Bruins qui «doivent mieux jouer», Peter Chiarelli est prêt à donner un répit au centre Patrice Bergeron, qui a encore disputé un fort match dans le revers de son équipe, mardi.

«C'est le meilleur hockey que je l'ai jamais vu jouer, a avancé le DG. Patrice était incroyable aux Jeux olympiques et il est sur une lancée depuis ce temps-là. C'est un joueur tellement honnête. Il s'attarde aux détails.

«Mais il peut être encore meilleur à l'avenir. Il a atteint le cap des 30 buts cette saison, mais il pourrait se rendre à 35.»