Il fallait d'abord vider l'infirmerie.

À la fin du mois d'octobre, le Canadien était privé de Max Pacioretty, Daniel Brière, Brandon Prust, Travis Moen et Alexei Emelin, tous blessés. La profondeur de l'équipe était mise à mal et les performances s'en ressentaient.

Du groupe, Pacioretty a été le premier à revenir. C'était le 2 novembre au Colorado.

«Nous avons eu des blessures et l'équipe a ralenti, rappelle l'Américain. Nous n'étions pas heureux des résultats et nous ne dirigions pas suffisamment de rondelles vers le filet pendant un moment.»

Puis, Moen est revenu. Et ensuite Brière, Prust et, finalement, Emelin. L'impact s'est mesuré dans les deux sens de la patinoire.

Exception faite de Rene Bourque, cela fait quatre matchs que le Tricolore joue avec tous les morceaux de son puzzle. Michel Therrien avait le luxe de les déplacer, en début de semaine, et il a eu la main heureuse.

Le CH venait d'être blanchi par Cam Talbot et les Rangers de New York lorsqu'il a muté Brendan Gallagher à la droite de Max Pacioretty et de David Desharnais. Therrien s'est assuré de confier un poste top 9 à Prust - avec plus ou moins de succès - et il a permuté Daniel Brière et Travis Moen au gré des situations de match.

Cela a mis la table à une belle semaine.

«Minnesota n'avait qu'un revers (en temps réglementaire) en 12 matchs quand ils sont venus nous voir, a souligné Therrien samedi soir. Ç'a été très bon pour notre confiance. On est ensuite allé battre les Capitals à Washington, puis on a vaincu la meilleure équipe de notre association.

«Bref, les changements de trios ont apporté les résultats voulus.»

«Trois matchs comme ceux-là sont de nature à donner confiance à tout le monde, a renchéri Pacioretty. Et c'est bon de voir que c'est tout le monde qui contribue, et non pas une seule unité. Tous les joueurs ont leur mot à dire.»

Le vent en poupe

C'est fou ce qu'une semaine remplie de succès peut faire pour changer les perceptions.

Il y a sept jours à peine, on disait le Tricolore incapable de marquer un but. Avec seulement 19 buts en 11 matchs, la source était tarie.

«On a fait du bon travail depuis pour corriger nos habitudes et nous assurer de faire les bonnes choses sur la glace», a expliqué à ce sujet P.K. Subban.

Outre les changements de trios, des modifications à la pression exercée sur l'adversaire et à la façon d'attaquer le filet adverse ont donné des dividendes, cette semaine.

L'explosion de douze buts en trois matchs du Tricolore a été ponctuée de huit buts à cinq contre cinq et d'un autre à quatre contre quatre. Il avait beau être parmi les équipes de tête en ce qui concerne les deux unités spéciales avant ces trois victoires, il n'allait pas se sortir d'embarras sans remettre la machine en marche à égalité numérique.

«Ce qui m'a donné le plus de satisfaction, c'est qu'on n'a jamais dévié de notre plan, a confié Therrien. Même si l'on se cherchait dans l'espoir de marquer des buts, on faisait beaucoup de bonnes choses. On continuait d'encourager l'équipe à jouer de la bonne manière.

«Tu ne peux pas gagner si tu commences à ouvrir le jeu pour rien.»

Et là, on rejoint un autre impact positif qu'a créé le retour des blessés: le resserrement de la défense.

Au cours des quatre dernières rencontres, donc depuis le retour au jeu d'Alexei Emelin, le Tricolore n'a accordé que sept buts (moyenne de 1,75). Il en avait accordé 21 lors des 7 rencontres précédentes (3,00).

Le retour d'Emelin a soustrait Douglas Murray de l'alignement habituel et réduit l'utilisation de Raphael Diaz. Le Suisse jouait en moyenne 21:02 avant qu'Emelin ne réintègre la formation, tandis qu'il évolue sous la barre des 18 minutes depuis 4 matchs. C'est aussi ça, la profondeur.

On vous disait combien les perceptions pouvaient changer en l'espace d'une semaine. Voilà maintenant que le Canadien a récolté des points dans six de ses sept derniers matchs (5-1-1).

Le vent a tourné. Il s'agit maintenant de le garder en poupe.