Habitué aux huées à Montréal depuis six ans, Daniel Brière a vécu une première aujourd'hui : recevoir des applaudissements.

La nouvelle acquisition du Canadien a profité d'un match amical de hockey balle entre hockeyeurs de la LNH et joueurs de tennis à la Coupe Rogers pour effectuer sa première apparition publique à Montréal depuis la signature de son contrat de huit millions pour deux ans au début juillet. « L'accueil a été fantastique, dit-il. C'est un honneur de jouer pour le Canadien. »

Tous les joueurs autonomes de talent signant avec le Canadien doivent s'attendre à des applaudissements à leur arrivée. Mais Daniel Brière n'est pas un joueur autonome comme les autres. En 2007, l'athlète de Gatineau avait choisi de signer à Philadelphie plutôt qu'à Montréal, devenant ainsi l'un des joueurs adverses les plus hués au Centre Bell. « Même s'il y a des gens qui me huent encore, ça ne me dérange pas, dit-il. Je me sens choyé et chanceux de faire partie de la famille du Canadien. Mon but est de montrer que je suis content d'être ici. Et à quelque part, ça a été une bonne chose [de se faire huer]. Si les gens m'avaient ignoré, ça aurait voulu dire que mon jeu ne faisait pas de différence. »

Après avoir passé les dernières semaines aux États-Unis dans des camps de hockey avec ses trois fils, Daniel Brière vient de rentrer au Québec. Ce matin, il a endossé pour la première fois le chandail du Tricolore et visité les installations du Complexe Bell à Brossard et du Centre Bell. « J'avais souvent vu le Centre Bell, mais de le voir du bon côté, c'est différent, dit-il. Les installations sont fantastiques.»

Ralenti par les blessures, l'athlète de 35 ans vient de connaître une saison décevante  (16 points en 34 matchs), si bien que les Flyers ont racheté son contrat. Une décision qui lui a permis de signer avec le Canadien, son équipe préférée quand il était enfant. « Revenir à Montréal, je me sens comme si j'avais 10 ans, dit-il. C'était aussi spécial pour moi de voir mes enfants avec des chandails du CH. Ils ont changé de camp, ils sont contents pour moi, et ils sont devenus des partisans du Canadien eux aussi. »

Contre les joueurs de tennis de la Coupe Rogers, Daniel Brière a touché deux fois le fond du filet, à la grande satisfaction des partisans réunis aux abords d'un terrain secondaire du stade Uniprix. « Si je peux marquer deux buts par match, ce sera une assez bonne saison », a-t-il blagué.