Le Canadien va-t-il battre les Sénateurs d'Ottawa en première ronde? Carey Price sera-t-il plus dominant que Craig Anderson? Le Tricolore arrivera-t-il à contenir l'explosif défenseur Erik Karlsson?

Personne ne s'entend sur toutes ces questions, mais tout le monde est d'accord sur une chose: il est grand temps que ça commence.

«Dans toute la saison, nous n'avons jamais eu quatre jours de congé entre deux matchs; alors nous avons très hâte que cette série se mette en branle», a lancé le défenseur Josh Gorges.

Le répit arrivait à point nommé, car la série débutera sur les chapeaux de roues avec trois matchs en quatre soirs. En dépit de l'excitation, à quelques heures du premier match, on convient chez le Tricolore que les dernières journées d'entraînement lui ont été salutaires.

«Ça a été l'occasion de se familiariser avec nos adversaires et de bien nous préparer à les affronter, a expliqué Gorges. Les entraînements ont été longs et intenses, mais ce n'est pas comme un match. Ce sont en quelque sorte des jours de repos.

«Ça n'a pas empêché qu'on apporte à l'entraînement la même intensité qu'on veut apporter dans les matchs.»

Le troisième trio pourrait être crucial

En étudiant son adversaire, le Canadien a probablement jugé qu'il était en position de mettre à profit une meilleure profondeur à l'attaque que son adversaire.

Même si les deux premiers trios de chaque côté devaient se neutraliser, celui formé de Lars Eller, Alex Galchenyuk et Brendan Gallagher à une longueur d'avance sur celui de Cory Conacher, Jean-Gabriel Pageau et Erik Condra.

«Ça ne peut pas nous nuire d'avoir trois trios qui peuvent contribuer, a reconnu Eller. C'est l'une de nos forces. Mais je ne suis pas prêt à dire que nous avons un troisième trio. Chacune de nos unités a des responsabilités bien réparties, le temps de glace aussi est bien partagé. Tomas Plekanec frôle les 20 minutes à chaque match, mais autrement, tous les autres bénéficient aussi d'une bonne utilisation.»

L'inexpérience en séries des recrues Gallagher et Galchenyuk n'incitera pas Michel Therrien à la modération.

«Je vais les utiliser comme je les ai utilisés dernièrement, a précisé l'entraîneur. Ce trio s'est grandement amélioré par rapport à ce qu'il était en début de saison. Ils sont capables de jouer dans différentes situations et comprennent beaucoup mieux leur positionnement.

«Ce que j'aime de ces jeunes-là, c'est qu'en plus de s'améliorer au point de vue de leur contribution offensive, ils ne se mettent pas hors position. Ils savent comment se comporter le long des bandes, ils savent comment jouer dans leur zone. C'est important pour de jeunes joueurs, car, arrivé en séries éliminatoires, il ne s'agit pas autant de savoir combien ils nous en donnent que combien ils nous en coûtent.

«Or, j'ai une grande confiance dans leur jeu alors je n'aurai pas trop de restrictions (par rapport à leur utilisation).»

On verra bientôt si ce trio est déterminant dans l'issue de la série. Chose certaine, Brendan Gallagher a placé la barre haute par rapport à son rendement.

«Tout ce qu'on a fait en saison ne compte plus, a-t-il dit. Si je ne connais pas de bonnes séries, on va oublier ma saison.»

Les affrontements trio contre trio

Michel Therrien s'est appliqué cette saison à éviter qu'Alex Galchenyuk ne soit aux prises avec les meilleurs éléments adverses. C'est l'un des aspects auquel il s'attardait quand venait le temps de décider quels joueurs affronteraient quels adversaires.

«Les confrontations de trio sont importantes et l'on suit le plan établi à ce niveau-là environ 65 à 70% du temps, a expliqué Therrien. Mais je ne veux pas tuer le rythme de mon équipe à cause des confrontations.»

Ce n'est pas tant en raison du dernier changement que Therrien voit un avantage à commencer la série à domicile que parce qu'il pourra bénéficier de l'appui de ses partisans.

«Le Centre Bell est un endroit exigeant pour l'adversaire, je le sais pour avoir été de l'autre côté, a-t-il dit. Notre foule est bruyante et elle pousse nos joueurs à en donner toujours un peu plus.

«À mon sens, c'est plus une question d'atmosphère que de confrontations. Je sais que certains entraîneurs tiennent mordicus à leur plan de confrontations - et je respecte ça - mais en ce qui me concerne, je me préoccupe du momentum de la rencontre.»