Hockey Québec n'imitera pas Hockey Nouveau-Brunswick, qui obligera dès la prochaine saison les parents des jeunes hockeyeurs à suivre des cours de bonne conduite.

«C'est un programme qui coûte 12 $ par personne et à 100 000 parents associés à notre organisme, ça serait trop onéreux et nous avons d'autres mécanismes déjà en place», a expliqué hier le directeur général de Hockey Québec, Sylvain Lalonde.

Il n'empêche que le comportement des parents dans les gradins des arénas du Québec préoccupe au plus haut point Sylvain Lalonde.

«On est très inquiets de voir jusqu'où certains parents peuvent se rendre, dit-il. Ça dépasse les bornes du bon jugement. Ils se rapprochent des entraîneurs et les confrontent, certains vont aller jusqu'à se battre. Et c'est la même chose avec les arbitres. On ne voyait pas ça par le passé. On porte désormais atteinte à la personne.»

À l'heure actuelle, Hockey Nouvelle-Écosse et Hockey Calgary utilisent cette ressource adoptée par Hockey Nouveau-Brunswick, qui consiste en un cours à suivre en ligne sur l'internet.

Sylvain Lalonde affirme que des mécanismes sont déjà en place pour éduquer les gens, mais qu'on pourrait en faire encore davantage.

«On encourage chaque association à faire signer aux parents un code de bonne conduite. On lance aussi des campagnes de sensibilisation de façon régulière, mais on ne veut pas non plus inonder les gens de messages. Dans les cas extrêmes, on encourage tous les gens victimes de menaces à porter plainte à la police. Les récents jugements de la cour ont des effets dissuasifs. D'ailleurs, un entraîneur de la Colombie-Britannique a écopé de 15 jours de prison pour avoir fait un croche-pied à un joueur.»

Sur le site internet de l'Association de hockey mineur de Gatineau, on fait en janvier une mise en garde aux parents sur la page d'accueil:

«Avec les évènements qui se sont produits dans les arénas cette saison, la grande ville de Gatineau a décidé qu'à partir de maintenant, la politique de tolérance zéro sera appliquée dans tous nos arénas. Nous avons eu une rencontre avec le service de la police de Gatineau et, à partir de maintenant, autant les paroles comme les gestes inacceptables ne seront tolérés (estrades, entrée, stationnement, etc.). Il y aura des conséquences pour les contrevenants pouvant aller de l'expulsion jusqu'à la poursuite judiciaire.»

En octobre à Chicoutimi, un entraîneur de niveau midget A a été banni pour 10 ans après avoir frappé un joueur.

«Je n'avais jamais vu ça, dit Sylvain Lalonde. Le comportement général des gens en société a beaucoup changé d'ailleurs. J'y vois un parallèle avec le comportement des automobilistes. On ne voyait peut-être pas autant de rage au volant dans le temps. Les gens semblent moins patients. Tout le climat social a changé. Et il a des répercussions dans les arénas du Québec.»

Le directeur général de Hockey Québec verrait d'un bon oeil l'installation d'un système de caméras dans les arénas.

«Ça ne serait peut-être pas de trop. Ils le font dans les centres commerciaux. Mais il faudrait une volonté politique de la part des villes, car pour nous, c'est plutôt facile de faire de telles affirmations.

«Mais ce que je trouve désolant, conclut Sylvain Lalonde, c'est que les gestes déplacés demeurent l'oeuvre d'une minorité qui jette de l'ombre sur ceux qui agissent correctement. Et ça, ils sont nombreux à nous l'écrire.»

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