Pendant que Marc-André Fleury rongeait son frein parce qu'il savait qu'il n'allait pas affronter le Canadien, le jeune défenseur des Penguins de Pittsburgh Simon Després avait le sourire facile, samedi midi, à quelques heures de disputer son premier match au Centre Bell à titre de hockeyeur de la LNH.

Le Lavallois de 21 ans a été laissé dans les gradins pour la sixième fois cette saison, jeudi dernier, mais il allait disputer un 16e match déjà, samedi soir, pour se retrouver tout près du total de 18 rencontres auquel il a eu droit la saison dernière. C'était alors sa première campagne dans la Ligue nationale, au cours de laquelle il a toutefois fait le voyage plusieurs fois entre Pittsburgh et Wilkes-Barre, où évolue le club-école des Penguins.

«Pour la première fois, j'ai commencé l'année avec les Penguins. Je joue et je m'entraîne avec les meilleurs joueurs au monde, alors ça va bien et je m'améliore chaque jour. Je sens que je progresse à chaque match que j'ai l'opportunité de jouer», a indiqué Després, samedi midi, après l'entraînement matinal des Penguins au Centre Bell.

Després affiche un différentiel de plus-6 après 15 matchs cette saison. Une seule fois a-t-il montré un différentiel négatif au cours d'une rencontre.

«Il faut dire que Marc-André (Fleury) a racheté quelques-unes de mes erreurs et que je joue avec une bonne équipe, alors ça aide, a dit Després de ses statistiques personnelles. Mais c'est sûr que j'essaie d'être fiable défensivement.»

L'ancien des Sea Dogs de Saint-Jean dans la LHJMQ a également affiché ses couleurs à l'attaque, lui qui compte deux buts et trois aides jusqu'ici cet hiver. Il avait marqué un but et amassé trois aides, avec un différentiel de plus-5, en 18 matchs la saison dernière dans la LNH.

«Je ne force pas les choses, mais si je vois une opportunité d'attaquer, j'y vais à fond, a souligné Després. Il s'agit de lire le jeu attentivement avant d'y aller.»

«Simon n'a pas de problème de confiance sur la glace. Il sait ce qu'il est capable de faire. En fait, c'est spécial de le voir aussi à l'aise que ça», a indiqué le vétéran défenseur Kristopher Letang, qui est souvent jumelé à Després quand celui-ci est inséré dans la formation.

Ces deux-là se parlent souvent sur la glace ainsi qu'en dehors de la patinoire. Et pas seulement parce qu'ils sont tous deux des francophones.

«Je parle beaucoup plus avec Simon qu'avec un autre parce qu'il est nouveau dans l'organisation, et à cause de la manière assez particulière qu'on a de jouer - nos sorties de zone, par exemple. Ça nécessite beaucoup de communication, a décrit Letang. Je passe donc beaucoup de temps à lui parler, mais à part ça va plutôt bien dans son cas.»

Même que le meilleur est à venir, a souligné Letang, qui sait fort bien que les défenseurs atteignent leur plein potentiel en deuxième moitié de vingtaine.

«Simon a beaucoup de talent. Il est gros, mais il est encore jeune, alors il n'a pas fini de gagner de la masse musculaire. Il va gagner en maturité aussi», a dit Letang du colosse de six pieds quatre pouces et 214 livres.

Même si Després allait disputer son premier match contre le Canadien, samedi, il y avait quelqu'un au sein du club montréalais qui le connaissait fort bien déjà puisque Gerard Gallant, l'un des adjoints de Michel Therrien, a dirigé le jeune défenseur chez les Sea Dogs. Després et Gallant ont d'ailleurs remporté la coupe Memorial ensemble en 2011.

«Tous les joueurs (des Sea Dogs) l'adoraient comme entraîneur, je n'ai que du positif à dire de lui, a déclaré Després. Je ne sais pas quelles sont ses tâches avec le Canadien, mais je sais qu'il a beaucoup d'expérience dans le hockey. Il a joué longtemps, il a été capitaine à Detroit... Alors quand il parle, tu l'écoutes et tu le respectes, parce que tu sais qu'il a du vécu. Il sait quand c'est le temps d'avoir du plaisir et quand c'est le temps d'être sérieux.»