Il faut avoir suivi les activités des Bulldogs de Hamilton pendant plusieurs années pour savoir que le défenseur André Benoit a déjà fait partie de l'organisation du Canadien.

Deux fois plutôt qu'une, même !

Le Franco-ontarien de 28 ans a remporté la Coupe Calder avec les Bulldogs en 2007, l'année où Carey Price était débarqué en héros des rangs juniors. Mais au terme de ces célébrations, Benoit avait conclu qu'un séjour en Europe ferait du bien à sa carrière.

« Quand j'ai quitté pour l'Europe, mon objectif était de revenir, explique-t-il. En allant en Finlande puis en Suède, l'idée était d'obtenir plus de temps de glace, de prendre de l'expérience et de m'améliorer afin d'être prêt pour la LNH », explique-t-il.

Benoit est revenu dans le giron du Tricolore pour jouer la campagne 2009-10 avec les Bulldogs. Mais après trois saisons dans l'organisation du CH sans jamais être considéré pour un rappel, il était content de pouvoir se faire valoir dans le club-école des Sénateurs.

C'est d'ailleurs à Binghamton que Benoit a connu sa meilleure saison, une récolte de 55 points en 73 matchs qui lui a valu huit matchs avec les Sénateurs et une autre conquête de la Coupe Calder.

Ça n'a pas empêché Benoit de se sentir à la croisée des chemins avant d'amorcer la saison dernière. Si bien que quand une offre du Spartak de Moscou s'est retrouvée devant lui, il s'est senti prêt à tenter l'aventure.

« Ça a été une décision familiale et on ne savait pas si l'on allait revenir, a confié Benoit. Sauf qu'une fois établi en Russie, on s'est mis à s'ennuyer de l'Amérique du Nord. Ma femme et moi avons deux petites filles et c'était très dépaysant. Ça ne parlait pas beaucoup anglais !

« J'ai senti que si je ne revenais pas, j'aurais toujours des regrets. »

« Il a fallu que je me pince »

Cette année, le lock-out lui aura suffisamment permis de prendre son rythme à Binghamton pour qu'il se taille finalement un poste dans la LNH. Après sept saisons à jouer un peu partout...

« Ça fait depuis mon arrivée chez les pros que j'attends d'avoir une chance de jouer quelques matchs dans la Ligue nationale et de prouver que j'ai ma place », explique le patineur originaire de Saint-Albert.

« Au fil des ans, j'ai quand même vécu des expériences incroyables à l'étranger dont je retire beaucoup de bien. Mais parfois, je me sentais loin de la Ligue nationale. Il a fallu que je me pince en arrivant ici parce que je n'arrivais pas à croire tout à fait que j'étais rendu. »

C'est une forme de justice poétique qui fait qu'il ait atteint la LNH avec les Sénateurs plutôt que le Tricolore. Car si Benoit a grandi en tant que fan du Canadien, saville natale est située à mi-chemin entre Montréal et Ottawa.

« Lorsque les Sénateurs sont arrivés dans la ligue, les gens de chez nous ont été forcés de choisir, raconte-t-il. Et moi j'ai choisi les Sénateurs ! »

L'arrière de 5'11 et 185 livres a fait preuve de persévérance afin d'atteindre son but. Certes, les blessures à Erik Karlsson et Jared Cowen contribuent à lui ouvrir la porte, mais il entend démontrer que c'est à Ottawa qu'il mérite de signer son prochain contrat à la fin de la présente saison.

« Je dois m'assurer d'être responsable défensivement car c'est ce qui va faire en sorte qu'ils vont me mettre sur la glace plus souvent. De là, je serai plus en mesure de leur montrer ce que je peux faire en attaque. Mais c'est sûr qu'éventuellement, j'aimerais pouvoir apporter le genre de production que je suis habitué d'apporter. »