Contrairement à ce que prétend Alexander Ovechkin, la Ligue continentale de hockey (KHL) n'est pas à la hauteur de la Ligue nationale de hockey (LNH). Du moins pas encore.

Mais bon! Parce que la LNH est paralysée par un conflit de travail qui se prolonge et pourrait s'éterniser, la KHL, qui en est à sa cinquième année d'existence, peut se targuer d'être la ligue professionnelle «active» la plus forte sur la planète hockey.

«J'ai joué en Suisse après ma carrière dans la LNH. Et je connais plein de gars qui ont évolué dans les autres ligues de première division ailleurs en Europe. La KHL est maintenant plus forte que toutes ces ligues. Ça ne fait pas de doute dans mon esprit», assure l'ancien du Canadien Oleg Petrov, croisé dans le vestiaire du Spartak après un revers de 5-4 en tirs de barrage contre le Traktor de Chelyabinsk, à l'aréna Sokolniki de Moscou.

Backstrom fait le saut

«C'est le plus beau défi de hockey actuellement disponible. C'est pour cette raison que j'ai accepté l'invitation du Dynamo», a expliqué le joueur de centre suédois Niklas Backstrom, des Capitals de Washington, près du vestiaire de sa nouvelle équipe, samedi.

Trente-huitième joueur de la LNH à avoir mis le cap sur la KHL à cause du lock-out décrété le 15 septembre, Backstrom venait d'être témoin de la victoire de 4-1 du Dynamo contre l'Atlant à Mitishchi, en banlieue de Moscou.

«Ovi m'a contacté au cours des dernières semaines pour me parler de son équipe, de Moscou et du plaisir que j'aurais à y jouer. Comme les négociations n'ont pas avancé dans la LNH, j'ai décidé de faire le saut. J'ai signé un contrat pour la durée du conflit. On verra combien de temps il durera», a ajouté Backstrom, qui pourrait bien célébrer ses 25 ans en Russie le mois prochain.

26 équipes, 10 fuseaux horaires

La KHL compte 26 équipes, dont 6 de l'extérieur de la Russie: le LEV de Prague, en République tchèque, le Slovan de Bratislava, en Slovaquie, le Dinamo de Riga, en Lettonie, le HC Donbass en Ukraine, le Barys D'Astana, au Kazakhstan, et le Dynamo de Minsk, en Biélorussie.

Les clubs sont répartis en deux associations, Est et Ouest, séparées en deux divisions. Les deux divisions de l'Ouest comptent sept équipes, celles de l'Est, six. Tous ces clubs se battent pour la Coupe Iouri Gagarine, la Coupe Stanley de la KHL.

Cinq équipes sont regroupées à Moscou ou en périphérie, mais l'Amur de Khabarovsk est situé à l'autre bout de l'Extrême-Orient russe.

Khabarovsk est à 6141 km à vol d'oiseau de Moscou et à 7679 km de Prague, l'équipe la plus éloignée de Khabarovsk. Dix fuseaux horaires séparent les deux villes. À titre d'exemple, Los Angeles (3965 km) est la destination la plus éloignée de Montréal dans la LNH.

Khabarovsk est plus près de Sapporo, au Japon, que de Novokutznetsk - le Metallurg est son plus proche rival -, qui est à cinq heures de vol. C'est pour cette raison que le président de la KHL, Alex Medvedev (aucun lien de parenté avec le premier ministre Dmitri Medvedev), envisage une expansion de deux équipes dans l'extrême est de la Russie, voire au Japon.

En passant, il semble que la qualité du transport aérien se soit améliorée depuis la tragédie qui a décimé le Lokomotiv de Jaroslav, tout juste avant le début de la saison 2011-2012. On y reviendra cette semaine.

Puisque la saison s'étend sur 52 matchs seulement, les clubs ne se rendent qu'une fois dans les villes adverses pendant celle-ci. Deux matchs impliquant des rivaux naturels de division complètent le calendrier.

L'argent du pétrole

Et l'argent?

Les salaires versés aux joueurs de la KHL sont gardés secrets. On sait toutefois que les équipes s'abreuvent dans les millions de l'industrie pétrolière et gazière afin de boucler leur budget. Parce que les arénas sont relativement petits, les revenus aux guichets et ceux reliés à la télédiffusion des matchs ne peuvent suffire.

On compte 25 joueurs par équipe, avec un maximum de 5 étrangers. Un seul gardien étranger est toutefois permis. Le plafond salarial pour payer ces joueurs est fixé à 36,5 millions. Il peut être dépassé pour s'offrir des joueurs de la LNH - limite de trois par équipe et d'un seul étranger -, mais ces joueurs ne peuvent recevoir plus de 65% de leur salaire de la LNH. En principe...

Le plancher est établi à 8 millions, mais plusieurs équipes ne seraient pas en mesure de l'atteindre en raison d'un budget d'exploitation trop serré.

Des sujets qui seront abordés au cours de la semaine.

Le Dynamo de Moscou, champion en titre de la Coupe Gagarine, et le SKA de Saint-Pétersbourg, avec qui évolue entre autres Ilya Kovalchuk, disputeront deux matchs dans la région de New York les 19 et 20 janvier. Ils se croiseront au Barclay's Center de Brooklyn, là où ont emménagé les Nets de New York (NBA), qui partageaient jusque-là le domicile des Devils (Prudentials Center) au New Jersey.