La Ligue nationale de hockey (LNH) sera-t-elle secouée par un autre lock-out à compter du 15 septembre? Pour l'instant, ce sombre scénario semble de plus en plus probable.

L'Association des joueurs et les dirigeants de la LNH ont tenu une dernière rencontre vendredi à New York. Depuis, plus rien. Aucune autre rencontre n'est prévue pour le moment, bien que joueurs et propriétaires aient réservé des dates à cet effet la semaine prochaine, toujours à New York.

«Les dirigeants de la ligue ont coupé les ponts vendredi, a expliqué hier l'attaquant Mathieu Darche, en entrevue téléphonique. Nous, on est disponibles tous les jours, mais ils nous ont dit qu'ils ne veulent pas aller plus loin tant qu'on ne s'entend pas sur le partage des revenus.»

Les deux parties demeurent incapables de s'entendre sur cette fameuse question. Les joueurs, qui touchent actuellement 57% des revenus du circuit liés au hockey, ne veulent pas reculer sur cette question. Mais les propriétaires insistent sur ce point; ils ont d'abord soumis aux joueurs une première proposition sur le partage des revenus, revue à la baisse à 43%, avant de majorer leur offre à 46%.

Ce qui demeure inacceptable aux yeux des patineurs de la ligue.

«La question du partage des revenus, c'est un acquis pour nous, a ajouté Mathieu Darche. Si les propriétaires veulent revenir en arrière comme ça et insister pour annuler ce qu'on a obtenu la dernière fois, on peut le faire nous aussi. On peut bien demander de mettre fin au plafond salarial. Pourquoi ça irait juste d'un bord?

«Un gars comme Vincent Lecavalier a obtenu un salaire de 10 millions par année. C'est un propriétaire qui lui a accordé ça. Et là, il faudrait que Vincent accepte soudainement de revoir son salaire à la baisse à huit millions? Je sais, il y a des gens qui vont dire, pauvre gars, juste huit millions... Mais personne n'a forcé les propriétaires à donner ces salaires-là. Ce sont eux qui ont accepté de le faire.»

Le problème, selon Mathieu Darche, c'est que le commissaire Gary Bettman et ses collègues refusent pendant ce temps de négocier d'autres aspects de la convention collective, qui vient à échéance le 15 septembre. «On leur a proposé de mettre de côté la question du partage des revenus et de passer à autre chose en attendant, mais ils ne veulent rien savoir, et ça ne nous aide pas à avancer», explique l'ancien joueur du Canadien.

La bonne nouvelle, c'est que les membres des deux camps devraient à tout le moins se croiser la semaine prochaine à Manhattan. Joueurs et propriétaires y ont chacun prévu des réunions séparées mercredi et jeudi. Les journées de lundi, mardi et vendredi ont déjà été réservées pour d'éventuelles discussions entre les deux groupes... si les deux groupes désirent se voir, bien entendu.

En attendant, les experts du milieu s'amusent à prédire le futur immédiat. La saison pourra-t-elle commencer à temps? Mathieu Darche avoue qu'il est un peu moins optimiste ces jours-ci.

«Je ne suis plus aussi optimiste que je l'étais... C'est vrai qu'il reste encore une quinzaine de jours avant l'ouverture des camps d'entraînement. On peut arriver avec une entente sur une feuille de papier à la dernière minute et être capable de commencer la saison comme prévu. Il y a encore du temps. En 2004, à ce moment-ci, il n'y avait même pas de discussions. Au moins, cette fois, la structure est là. Mais on sent que le ton entre les deux parties est pas mal moins cordial que lors des premières discussions. Les propriétaires sont irrités.»

Assez irrités pour imposer un autre lock-out, comme il y a huit ans? La réponse devrait être connue très bientôt.