Martin Brodeur aura une motivation supplémentaire lorsqu'il sautera sur la patinoire du Prudential Center, ce soir, où les Devils tenteront de niveler les chances dans la série finale de la Coupe Stanley qui les oppose aux Kings de Los Angeles.

Son père Denis sera dans les gradins. Opéré le 17 février à Montréal pour l'ablation d'une tumeur cancéreuse au cerveau, Denis Brodeur doutait de ses chances de pouvoir faire le voyage au New Jersey lors d'un entretien avec La Presse le 18 mai dernier. Il avait toutefois indiqué que la présence de son fils en grande finale pourrait l'inciter à prendre la route. Ce qu'il a fait hier matin. En compagnie d'un ami de longue date, Denis Brodeur a effectué le trajet entre Montréal et le New Jersey en voiture.

Questionné à savoir si la présence inattendue de son père représentera une pression supplémentaire, Martin Brodeur a fait signe que non. «Mon père a toujours été là pour moi. Il a raté un seul de mes matchs à Montréal - Brodeur a battu le Canadien 3-1 le 19 février dernier, deux jours après l'opération - et il a souvent été là pour les matchs importants au cours de ma carrière. Ce sera surtout plaisant de le revoir puisqu'on s'est juste parlé depuis que je l'ai visité à l'hôpital lors de notre passage à Montréal», a indiqué le gardien des Devils.

Aucune dérogation

Dans la même entrevue du 18 mai, Denis Brodeur assurait que plus encore qu'une quatrième Coupe Stanley, c'est de l'entrée au Temple de la renommée de son fils qu'il a le plus hâte d'être témoin. S'il prolonge sa carrière d'une saison comme il le mentionne depuis quelques semaines, l'entrée de Martin Brodeur au Temple devra attendre quatre ans. Car bien que 10 très grands de l'histoire du hockey aient eu un accès direct au Temple dès leur retraite, Martin Brodeur devra respecter le délai de trois ans imposé par le comité d'intronisation.

«Wayne Gretzky a été le dernier à bénéficier d'un tel privilège et je serais très surpris que nous répétions cette procédure. S'il n'y a pas eu d'exception pour Patrick Roy, il n'y en aura pas pour Martin», a indiqué un membre influent du comité de sélection croisé à New York cette semaine.

Encore rebondir

Comme ils l'ont fait lors des deux dernières séries aux dépens des Rangers et des Flyers, les Devils tenteront de venger le revers qu'il ont encaissé lors de la première rencontre.

Martin Brodeur et ses coéquipiers semblaient détendus et confiants sur la glace lors de l'entraînement. «Nous avons déterminé les trois ou quatre rajustements que nous avons à apporter. Nous avons travaillé ces points et je suis heureux du degré de confiance que notre équipe affiche», a indiqué l'entraîneur-chef des Devils, Peter DeBoer.

Son vis-à-vis Darryl Sutter a assuré que les neuf victoires consécutives arrachées sur la route par ses Kings ne constituaient pas un avantage pour son club. «Autant que je sache, nous avons gagné le match 2-1 en prolongation mercredi. Ils auraient très bien pu l'emporter 2-1. Nous n'avons donc aucune raison d'afficher un excès de confiance. Quant aux victoires sur la route, j'y songe seulement quand vous m'en parlez.»

Bien que les Kings aient éliminé de belles et grosses machines de hockey lors des trois premières rondes, Sutter a déclaré que les attaquants des Devils étaient plus gros et plus rapides que ceux des Canucks, des Blues et de Coyotes. Il a aussi parlé en termes particulièrement élogieux de Zach Parise, qui a plusieurs fois déstabilisé le gardien Jonathan Quick lors du premier match.

«Parise se défonce à chaque présence. Il est prêt à tout pour aider la cause de son équipe. Il joue comme ça en ce moment et sera le même dans 10 ans tant c'est dans sa nature d'être un compétiteur.»

La mise en jeu initiale se fera à 20 h 22.