Réunis à Ottawa pour le match des Étoiles, quelques-uns des meilleurs joueurs de la LNH ont fouillé leurs souvenirs pour déterminer quel a été leur but le plus mémorable. Buts en prolongation, buts en séries éliminatoires, buts en fusillade: il y en a de tous les genres - même un but dans un filet désert!

Jarome Iginla, 7 avril 2002 et 4 avril 2004

Plus récent joueur à avoir atteint le plateau des 500 buts en carrière, Jarome Iginla s'est tourné vers deux moments marquants de sa carrière.

«Mon premier 50e but dans une saison occupe une place de choix dans mes souvenirs. J'en avais 49 à ma fiche et nous étions à Chicago contre les Hawks. Je sais que ce n'est qu'un but de plus, mais à mes yeux, il y a une grande différence entre une saison de 50 buts et une autre de 49», a indiqué Iginla qui avait terminé la saison avec 52 pour mettre la main sur le trophée Maurice-Richard.

«Tout juste derrière vient le but qui m'a permis de rejoindre Rick Nash et Ilya Kovalchuk au premier rang des francs-tireurs en 2003-2004. Je l'ai marqué lors du tout dernier match. Nash et Kovalchuk avaient terminé leur saison. Je devais donc marquer. Nous étions à Anaheim. Mes coéquipiers faisaient tout pour m'aider à inscrire mon 41e de l'année. Les gars des Ducks me surveillaient de près. J'ai finalement marqué lors d'un désavantage numérique...»

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Jarome Iginla

Shea Weber, 23 février 2010

Doté du deuxième tir frappé parmi les plus rapides de la LNH, derrière Zdeno Chara, Shea Weber a marqué plusieurs buts spectaculaires. Deux sortent du lot: «Je suis particulièrement fier de celui que j'ai marqué aux Jeux olympiques de Vancouver contre l'Allemagne: la rondelle a traversé le filet», a indiqué le capitaine des Predators, un large sourire de satisfaction accroché au visage. Ce but, inscrit aux dépens du gardien Thomas Greiss, a lancé le Canada en avant 2-0 dans ce qui allait être une victoire facile de 8-2, le 23 février 2010.

«J'ai aussi bien aimé le but que j'ai marqué du haut des gradins à Nashville [Bridgestone Arena]. Je tournais une vidéo promotionnelle avec Dierks Bentley - un chanteur country - et j'ai décoché un tir du haut des balcons derrière le filet à une extrémité de l'aréna pour atteindre le but à l'autre bout. J'avais vraiment peur de frapper le tableau indicateur, mais les gars de l'aréna m'ont dit de ne pas m'en faire. J'ai fait un essai. Dès la seconde tentative, j'ai marqué. Je croyais rater la cible vers la droite, mais la rondelle a fait un bond favorable, elle a glissé vers le but, frappé le poteau pour dévier au fond du filet...»

Kristopher Letang, 6 mai 2009

«J'espère ne pas avoir encore marqué le but le plus important de ma carrière. Mais jusqu'ici, je peux facilement dire que c'est mon but en prolongation en deuxième ronde des séries en 2009 qui est au haut de la liste. Washington menait la série 2-0. On était de retour à Pittsburgh et j'ai marqué en prolongation à l'aide d'un bon tir sur réception. Ce but a tout changé. Car au lieu de tirer de l'arrière 0-3 dans la série, nous étions de retour dans la lutte. On a d'ailleurs nivelé les chances au match suivant. Les cinquième et sixième matchs se sont décidés en prolongation et on a finalement gagné la série à Washington au septième match. On a balayé la Caroline en finale d'association, puis on s'est repris en grande finale contre Detroit contre qui on a gagné la Coupe Stanley.»

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Shea Weber a un lancer tellement puissant que la rondelle traverse parfois le filet...

Daniel Alfredsson, 19 mai 2007

«De tous les buts que j'ai marqués, mon 400e inscrit ici devant les partisans des Sens, ma famille et mes amis est certainement l'un des plus spéciaux. Mais je n'ai jamais marqué de but aussi important et gratifiant que celui qui nous a permis d'accéder à la finale de la Coupe Stanley en 2007. Nous étions à Buffalo pour disputer le cinquième match. Les Sabres avaient nivelé les chances en troisième période. À mi-chemin en première période de prolongation (9:32), j'ai marqué à l'aide d'un bon tir qui s'est faufilé entre deux ou trois joueurs...»

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Daniel Alfredsson

Claude Giroux, 11 avril 2010

«C'est très facile d'identifier mon but le plus important. Je l'ai marqué en fusillade lors du tout dernier match de la saison régulière en 2010. On affrontait les Rangers et on avait besoin d'un point pour nous assurer d'une place en séries. Mais en gagnant, on éliminait les Rangers. La rivalité entre Philadelphie et New York étant ce qu'elle est, on voulait vraiment les battre. On avait dominé du début à la fin, mais Henrik Lunqvist avait été sensationnel (46 arrêts). En fusillade, Daniel (Brière) a marqué et P.A. Parenteau a compté lui aussi. J'ai marqué le but décisif avec un tir entre les jambières. On a fait les séries de justesse, mais on s'est rendus en grande finale après avoir battu New Jersey, Boston et le Canadien.» Les jeunes Blackhawks ont battu Claude Giroux et les Flyers en six matchs pour rapatrier la Coupe Stanley à Chicago pour la première fois depuis 1961.

Jason Spezza, 27 octobre 2005

«Je ne me ferai pas de nouveaux amis à Montréal, mais je crois que mon plus beau but, c'est contre le Canadien que je l'ai marqué. C'était au début de la saison 2006 ici à Ottawa, en prolongation, contre José Théodore. J'ai reçu une passe en zone neutre et j'ai contourné Sheldon Souray en lui glissant la rondelle entre les patins pour ensuite faire deux feintes devant José avant de le déjouer avec un tir du revers dans la partie supérieure. Je ne sais pas si c'est mon plus beau, mais j'en entends encore parler de temps en temps...»



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Claude Giroux

Jason Pominville, 13 mai 2006

Le petit ailier droit de Repentigny est passé à l'histoire lorsqu'il est devenu le premier joueur de l'histoire de la LNH à marquer en prolongation et en désavantage numérique, un but qui décidait du sort d'une série éliminatoire. Les Sabres de Buffalo affrontaient les Sénateurs d'Ottawa en deuxième ronde. «Je me souviens très bien du jeu. Je suis entré sur l'aile et j'ai contourné un défenseur avant de décocher un tir qui a déjoué Ray Emery. Ce n'était pas le plus beau des buts, mais il nous a envoyés en finale d'association. J'entends souvent parler du but parce que Rick Jeanneret, qui décrit nos matchs à la télé, a sorti une de ses phrases célèbres. Il n'y avait pas grand monde qui croyait en nos chances et il a crié: Do you believe? je ne sais pas combien de fois.» Les Sabres avaient gagné les premier, troisième et cinquième matchs de leur série contre Ottawa avec des buts marqués en prolongation. Les Sabres ont été évincés en finale de l'Association Est par les Hurricanes de la Caroline, qui ont ensuite soulevé la Coupe Stanley contre les Oilers d'Edmonton.



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Jason Pominville

Marian Hossa, 24 avril 2010

«Un but important n'est pas nécessairement beau. Je peux en témoigner, car mon plus important, je l'ai marqué en tirant dans une cage déserte en première ronde des séries en 2010 contre Nashville. La série était égale 2-2. Nous étions devant nos partisans. J'ai écopé d'une pénalité majeure [5 minutes pour mise en échec par derrière] que mes coéquipiers ont réussi à écouler. Nous étions en zone de Nashville lorsque la porte s'est ouverte. J'ai foncé vers le but et en arrivant, la rondelle s'est retrouvée devant moi. Rinne (Pekka Rinne, le gardien des Predators) était battu. Ça m'a permis de racheter ma pénalité. On a pris les devants 3-2 dans la série. On a battu Nashville, Vancouver, San Jose et j'ai pu enfin soulever la Coupe Stanley après avoir battu Philadelphie en grande finale.»



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Marian Hossa

Ryan Suter, 14 avril 2008

«Un but important doit être marqué en séries éliminatoires. Celui qui me vient en tête, je l'ai marqué contre Dominik Hasek et les Red Wings de Detroit en 2008. Mon but a créé l'égalité 3-3 et Jason Arnott a suivi avec le but gagnant neuf secondes seulement après la reprise du jeu. Nous avons gagné le match. Mais les Wings ont gagné les deux des trois parties suivantes...»

Et un but à oublier!

Marian Gaborik, 21 avril 2011

Élu joueur par excellence du match des Étoiles disputé à Ottawa, Marian Gaborik a bien ancré dans sa mémoire une gaffe qui le suivra pour le reste de sa carrière. «J'aimerais bien oublier ce jeu, mais ce sera impossible. Au début de la deuxième période de prolongation l'an dernier, en première ronde des séries contre Washington, j'ai voulu aider Hank - le gardien Henrik Lundqvist - en poussant une rondelle libre près du but, mais j'ai tiré directement sur (Jason) Chimera qui fonçait au filet et la rondelle s'est retrouvée dans le but. Un jeu atroce!» Ce but a permis aux Capitals de gagner 4-3 après 32 min 36 sec de prolongation. Ils ont du coup pris les devants 3-1 dans la série qu'ils ont remportée dès la rencontre suivante...

Photo: Getty Images

Ryan Suter (deuxième en partant de la gauche)