Non, la carrière de Mike Komisarek ne va pas exactement comme prévu.

Choix de première ronde du Canadien en 2001, Komisarek devait devenir un défenseur solide et imposant, capable d'intimider l'adversaire par sa seule présence. À Montréal, certains observateurs voyaient même en lui un futur capitaine...

Comme les choses ont changé depuis.

Aujourd'hui, à l'âge de 30 ans, le défenseur de 6'4 n'est plus celui que l'on attendait. À sa troisième saison chez les Leafs, Komisarek ne réussit toujours pas à s'imposer. Il a dû rater 21 matchs en raison d'un bras cassé lors d'une partie au mois de novembre, et son jeu est erratique depuis le début du calendrier régulier.

À bout de patience, l'entraîneur Ron Wilson l'a même retiré de son alignement mardi soir contre les Sénateurs d'Ottawa.

«On n'est jamais heureux quand ça arrive, mais il faut respecter la décision de l'entraîneur, a expliqué Komisarek après l'entraînement du matin, hier à Toronto. Quand le club perd quelques matchs et que nos statistiques ne sont pas les meilleures... Au final, on peut toujours faire mieux. On a sept défenseurs de la Ligue nationale ici, les gars se poussent toujours.»

N'empêche que Komisarek n'est certes pas celui que les Leafs croyaient avoir obtenu quand ils lui ont accordé un contrat de 22,5 millions de dollars pour cinq ans en 2009. Le Canadien avait même tenté de le retenir à l'époque, lui offrant 20 millions sur cinq ans, selon ce qui avait alors été rapporté.

À Toronto, le gros contrat de Komisarek est souvent source de discussions, et ça explique en partie les huées de certains partisans à son endroit cette saison. «Les huées, ça fait partie de notre travail... J'ai eu un bon camp d'entraînement, je me sentais plus à l'aise, puis il y a eu la blessure. Une blessure, ça n'arrive jamais au bon moment.»

En voyant le représentant de La Presse arriver dans le vestiaire des Leafs, hier, Komisarek a tout de suite pris des nouvelles du Canadien. De toute évidence, le défenseur est bien au fait de ce qui se passe avec son ancien club.

«Je retourne encore à Montréal l'été pour y voir des amis... Mais je ne pense plus à ce qui est arrivé avec le Canadien. Ma décision de partir, ça fait partie du passé, on ne peut pas s'attarder à ça. Je parle encore à Andrei Markov, je sais que ç'a été une année difficile pour lui. Je suis convaincu qu'il va être de retour encore plus fort.»

Une surprise nommée Grabovski

Il ne fait pas trop de bruit, mais Mikhail Grabovski ne se débrouille pas trop mal dans l'uniforme des Leafs. L'an passé, cet ancien choix de cinquième ronde du Canadien a récolté 29 buts. Cette saison, il est le quatrième marqueur du club, et il a en poche une récolte de 15 buts.

Encore une fois, il se dirige tranquillement vers une autre année de près de 30 buts, ce qui pourrait être utile pour une équipe comme le Canadien, n'est-ce pas?

Grabovski, au fait, a été donné aux Leafs pour presque rien il y a quatre ans...

«J'étais plus jeune quand je jouais à Montréal, et je n'avais pas d'expérience, a-t-il expliqué hier. Je ne jouais pas beaucoup non plus. Je crois que c'est avant tout une question d'expérience, je suis plus à l'aise maintenant.»

Avec le CH, en effet, le joueur de 27 ans n'a pas eu l'occasion de se faire valoir très souvent. Il n'a disputé que 27 parties en portant le maillot bleu, blanc et rouge, avant que la direction du club ne le refile aux Leafs en 2008.

Grabovski affirme qu'il n'a plus d'ami chez le Canadien.

«Les joueurs que je connaissais bien, comme Matt D'Agostini et Jaroslav Halak, ces gars-là jouent ailleurs maintenant, a-t-il expliqué. Et puis, ça fait longtemps...»