De tous les doutes et toutes les craintes affichées à l'aube de la série Canadien-Bruins, les plus imposants étaient reliées aux séquelles laissées par les deux dernières visites du Tricolore à Boston. Des escales qui s'étaient soldées par un revers de 8-6 du Canadien dans un match marqué de plusieurs bagarres dont les joueurs du Tricolore se sont retrouvés au mauvais bout des poings, et le revers gênant de 7-0 au cours duquel Brad Marchand a inscrit le seul but à trois contre cinq dans la LNH cette année.

Victime de 13 buts sur 67 tirs affrontés en cinq périodes, Carey Price a chassé tous les doutes avec son jeu blanc de jeudi. Un troisième en carrière en séries aux dépens des Bruins qu'il a battus 1-0 et 5-0 au Garden et au Centre Bell il y a deux ans.

«Carey est présentement le meilleur gardien au monde. J'ai joué avec Martin Brodeur au New Jersey, avec Henrik Lundqvist à New York. Quand ces gars-là étaient dans leur bulle, il était impossible de marquer contre eux. Carey est dans cette zone en ce moment. On le voit, on le sent. Il est le meilleur. C'est aussi simple que ça. En plus, il est le meilleur gardien dans une ville où il est encore plus difficile d'être le meilleur, car tu n'as pas la moindre marge de manoeuvre», expliquait Scott Gomez après la victoire aux dépens des Bruins lors du premier match.

Quant aux joueurs malmenés dans la défaite de 8-6, ils semblaient loin d'être hantés par ces tristes souvenirs.

Tom Pyatt, victime d'une raclée en règle offerte par Gregory Campbell, a disputé un fort match avec Lars Eller et Travis Moen pour museler le gros trio des Bruins contre qui ils se sont souvent retrouvés.

«Ces prétendues séquelles étaient parfaites pour vous donner du matériel. Dans le vestiaire, il n'y avait rien de tout ça. C'était oublié depuis longtemps. Comme il sera important d'oublier nos succès de jeudi soir afin d'éviter de tomber dans le piège de la complaisance», assurait James Wisniewski.

D'ailleurs, ce n'est pas par complaisance que les réguliers du Tricolore ont profité d'un congé vendredi alors que les Bruins s'entraînaient normalement.

«Nous avons eu trois bons entrainements pour préparer la série. Entre les matchs, je préfère donner du repos aux joueurs et avoir des réunions d'équipe pour travailler sur les ajustements que nous tenons à apporter», a mentionné Jacques Martin.

Au lendemain d'une victoire qui a mis toute la pression sur le dos de ses adversaires, Martin et ses joueurs s'attendent à un match difficile.

«Ils seront meilleurs samedi qu'ils ne l'ont été hier. Nous avons gagné le premier match, mais ce n'était qu'un match. Il reste beaucoup de hockey devant nous», a lancé David Desharnais au lendemain de son premier match de séries éliminatoires en carrière.

«Ça reste du hockey, mais c'est un fait que j'étais pas mal nerveux jeudi. Surtout dans l'attente de la partie. Car une fois la rondelle déposée, le hockey a pris le dessus et je suis content de la partie que nous avons disputée», a souligné le québécois.

«Je m'attends à un gros début de la rencontre des Bruins demain. Nous avons plusieurs scénarios d'établis quant à la notre plan d'équipe. On doit s'attendre à des choses différentes de leur part et nous apporterons les ajustements nécessaires au fil du match», a poursuivi Jacques Martin.