C'était hier après-midi le sixième match que disputait David Desharnais dans l'uniforme du Canadien.

Mais c'était son premier de la saison et le premier, surtout, où il sent qu'une véritable chance de se faire valoir lui est offerte.

«On est 13 attaquants à Montréal et c'est un peu différent des fois précédentes», admet le centre de 24 ans, qui a débarqué dans le vestiaire le même jour où Maxim Lapierre a libéré son casier.

En effet, pour la première fois, sa présence chez le Tricolore n'est pas dû à un rappel d'urgence ou des technicités à respecter. L'état-major veut vraiment voir ce qu'il peut faire au niveau de la Ligue nationale.

«Cette fois-ci, je me sens un peu plus confiant, a confié Desharnais. J'ai joué 13 minutes aujourd'hui, donc je sais qu'ils vont me renvoyer sur la glace même si je fais une erreur.»

Ça s'est somme toute bien passé pour l'attaquant originaire de Québec. Il a dirigé trois tirs au but, a remporté cinq de ses six mises en jeu, et le trio qu'il formait avec Benoit Pouliot et Mathieu Darche a été dynamique.

«Je fais une bonne évaluation de ce premier match. Je pense avoir fait du bon travail avec Pouliot et Darche. Je suis un peu moins nerveux parce que je les connais. On se parle beaucoup.

«J'aurais aimé contribuer davantage offensivement, mais j'ai peut-être trop la mentalité de faire des points. Un joueur qui fait un point par match dans la Ligue nationale est une supervedette. Je dois arrêter de seulement penser à faire des points, mais on a apporté de l'énergie et l'on a fait ce qu'on avait à faire.»

Changer de rôle, mais garder le même style

Desharnais avait entrepris à Hamilton sa deuxième saison dans la Ligue américaine et il survolait le circuit, trônant au sommet des marqueurs avec 45 points dont 10 buts - en 35 matchs.

Mais il laisse aux autres le soin de dire qu'il n'a plus rien à apprendre dans la Ligue américaine

«J'arrive ici avec un rôle peut-être moins offensif. Ce serait dur pour moi de retourner en bas et de garder un rôle semblable, a-t-il indiqué.

«C'est sûr que je suis un gars qui veut jouer et qui veut être sur l'avantage numérique, mais j'en ai encore à apprendre.»

Jacques Martin n'est pas le genre d'homme à donner des «nananes» aux recrues. Pour l'avantage numérique, Desharnais devra peut-être prendre son mal en patience. Mais à défaut de cela, il gagnera des points auprès de son entraîneur s'il continue de se poster devant le filet adverse comme il l'a fait face aux Thrashers.

«Je ne dois pas changer mon style, a insisté Desharnais. Ce sont les zones dangereuses, mais c'est là que je dois être!»

Martin réserve son jugement pour plus tard en ce qui a trait à son nouvel attaquant, mais il a dit les choses d'usage à son propos.

«David est en période d'adaptation, a-t-il mentionné. Il doit s'ajuster au rythme du jeu qui est plus rapide que dans la Ligue américaine.

«Mais j'ai quand même trouvé qu'il s'était bien débrouillé.»