Ryan O'Byrne gardera d'heureux souvenirs de Montréal et du Canadien qu'il quitte avec beaucoup de regret.

Mais la transaction qui l'envoie à l'Avalanche du Colorado, en retour du jeune espoir Michaël Bournival, lui permet de lorgner l'avenir avec beaucoup d'optimisme.

«Je suis encore un jeune défenseur qui a des choses à apprendre. Mais pour ce faire, il faut jouer et il était clair que je n'avais plus cette chance avec le Canadien. Je viens de parler au directeur général de l'Avalanche, Greg Sherman. Il m'a dit de me rendre à Columbus au plus tôt pour rejoindre l'équipe. Je pourrais même disputer mon premier match dès demain (ce soir) si je suis en mesure de régler les procédures administratives avec les autorités américaines», a commenté O'Byrne après la transaction.

En retour d'O'Byrne, le Tricolore reçoit le jeune attaquant québécois Michaël Bournival. Originaire de Saint-Boniface, en Mauricie, Bournival a été repêché en troisième ronde, 71e sélection, l'été dernier. Il complète sa troisième saison avec les Cataractes de Shawinigan avec lesquels il revendique 10 buts et 24 points en 17 matchs cette saison. L'ailier gauche de 18 ans a marqué 35 buts et récolté 84 points à ses deux premières années dans les rangs juniors.

O'Byrne quitte donc le Canadien avec lequel ses chances de percer l'alignement étaient strictement liées aux blessures menaçant les arrières réguliers. Après avoir disputé les trois premiers matchs de la saison, O'Byrne a été remplacé par Alexandre Picard. Il n'a pas joué depuis.

«Ryan est un bon jeune défenseur qui est capable d'évoluer dans la Ligue nationale. Il l'a prouvé l'an dernier lorsqu'il jouait en compagnie d'Andrei Markov après sa blessure. Mais tous nos autres défenseurs sont devant lui à Montréal, sans oublier que nous avons des jeunes qui sont près de la LNH à Hamilton», a commenté Jacques Martin après l'annonce de la transaction.

Il prend le blâme

Choix de quatrième ronde (79e sélection) en 2003, O'Byrne quitte donc le Canadien avec trois buts, 16 points et 177 minutes de pénalité. Contrairement à bien des joueurs ayant vécu le même genre de déception, O'Byrne assume l'entière responsabilité du fait qu'il ait été écarté de la formation. «Je n'ai pas connu un aussi bon camp que les années passées. Alexandre (Picard) est arrivé et il a mieux joué que moi. Je considère que je peux jouer sur une base régulière dans la LNH, mais c'était à moi de garder ma place au sein du groupe de six arrières réguliers. Il est donc hors de question de prétendre que je n'ai pas eu ma chance. Je suis responsable de ce qui m'arrive.»

Séries éliminatoires et centenaire

O'Byrne gardera de bons souvenirs de ses années dans l'organisation du Canadien. «J'ai de bons amis ici et j'ai vécu des moments heureux et d'autres plus houleux. J'ai particulièrement apprécié tout ce qui a touché l'année du centenaire et la cérémonie qui a entouré le retrait du chandail numéro 3 (d'Émile «Butch» Bouchard). Je sais bien qu'il n'a pas été retiré en mon honneur, mais j'aurai quand même été le dernier à le porter. Et jamais je ne pourrai oublier l'effervescence des séries éliminatoires de l'an dernier à Montréal.»

O'Byrne a fait parler de lui lorsqu'il s'est fait appréhender, à Tampa Bay, pour un incident à propos d'un vol de sac à main dans un bar lors d'une fête impliquant plusieurs joueurs du Tricolore. Il est aussi passé à l'histoire il y a deux ans en marquant dans son propre filet lors d'une rencontre opposant le Canadien aux Islanders de New York au Centre Bell.

O'Byrne quitte de bons copains dans le vestiaire du Canadien. Des copains qu'il aura l'occasion de croiser le 18 décembre prochain, à Denver.

«Je perds un gars avec qui j'entretenais presque une relation de mari et femme en matière de hockey tellement nous étions toujours ensemble, a indiqué Josh Gorges. O'Byrne vivra des moments difficiles au cours des prochaines semaines, mais cette transaction est une bonne chose pour lui. Elle lui donnera l'occasion de jouer.»