Combien de fois Jacques Martin nous l'a-t-il rappelé: gagnez la bataille des unités spéciales, ayez un gardien qui fait les arrêts, et vous devriez remporter le match.

La règle s'est confirmée, vendredi soir à Uniondale, même si le Canadien n'a pas nécessairement mieux joué que les Islanders de New York.

«C'est peut-être le premier match cette saison où l'on a à la fois gagné la bataille des unités spéciales et où notre gardien a dû faire la différence», a signalé l'entraîneur-chef du Canadien.

Ça avait été la recette du succès de l'équipe l'année dernière et vendredi soir, il a eu besoin de ces ingrédients magiques car il a passé beaucoup de temps dans sa zone à compter de la 10e minute.

«Les Islanders ont un très bon échec-avant, ils foncent avec énergie, et ça nous a empêtré dans notre zone», a expliqué Brian Gionta, qui a récolté son premier point en cinq matchs sur le but d'assurance.

«Nous avions de la difficulté à faire de franches sorties de zone. Et quand la rondelle demeurait libre un instant le long de la rampe, leurs défenseurs n'hésitaient pas à venir appuyer l'attaque.

«On a été coupables de ne pas se serrer les coudes suffisamment en zone défensive et de ne pas assez bien bouger la rondelle.»  

Tout ce temps passé dans son territoire explique pourquoi c'était la première fois en sept rencontres que le Canadien se faisait dominer au total des lancers et qu'il accordait plus de 30 tirs à l'adversaire.

Le trio de Gomez va le prendre

En même temps, c'est en trouvant une façon de contrer l'échec-avant agressif des Islanders que P.K. Subban a mis la table pour le but vainqueur de Benoit Pouliot.

«Lors des deux entractes, on s'est parlé de leur échec-avant et l'on se disait qu'il fallait placer la rondelle derrière les défenseurs plutôt que de forcer le jeu, a expliqué Subban.

«Je sais qu'il n'y a rien de pire pour un défenseur que de voir la rondelle voler dans les airs pendant qu'un adversaire est en train de vous battre de vitesse. J'ai vu Jeff Halpern décamper en zone neutre et le lobe que je lui ai envoyé a provoqué un deux contre un.

«Et ce but-là a fait la différence...»

Les Islanders déçus

Les Islanders, eux, étaient évidemment déçus de rentrer penauds après un effort qui aurait très bien pu leur valoir la victoire.

«On s'est réveillés en milieu de première période et je pense qu'on a gardé le momentum durant tout le reste du match, a estimé l'attaquant des Islanders Pierre-Alexandre Parenteau.

«Or, le Canadien a eu des bonds favorables en troisième et s'est montré plus opportuniste que nous.»

Les espoirs des Islanders ont été mis au rancart quand, avec un peu moins de deux minutes à faire au match, le trio de Scott Gomez a permis aux siens de souffler.

Un tir inopiné de Brian Gionta le long de la bande a été dévié par Travis Moen pour tromper Dwayne Roloson.

«Nous n'avions pas été récompensés par nos efforts dans les six ou sept derniers matchs, alors cette petite déviation en fin de match est la bienvenue», a convenu Gionta.