Ce n'était certes pas le début de saison espéré pour Marc-André Fleury. Une seule victoire en cinq départs. Un pourcentage d'arrêts de ,861. Et en plus, une affreuse moyenne de 3,41 en ce début de campagne plutôt douloureux pour lui.

Pendant ce temps, Brent Johnson gagne. Souvent. Le gardien substitut des Penguins, un réserviste de carrière, se pavane maintenant avec un taux d'arrêts de ,951, le quatrième meilleur chez les gardiens de la LNH avant les matchs d'hier soir. En cinq sorties, Johnson n'a pas perdu une seule fois en temps réglementaire depuis l'ouverture de la saison régulière. Si les Penguins sont en bonne position, c'est surtout grâce à lui.

Pittsburgh n'est certes pas hockey comme Montréal peut l'être, mais même dans cette ville de football, la situation des gardiens de but fait jaser.

Et Marc-André Fleury en est pleinement conscient.

«C'est décevant comme début de saison, reconnaît-il d'emblée, en entretien téléphonique avec La Presse. On a eu de bons matchs, on a eu des matchs plus difficiles aussi. On a eu beaucoup de matchs qui se décident par seulement un but. C'est décevant pour moi, parce que j'avais beaucoup mieux commencé la saison dernière.»

En effet. L'automne dernier, le gardien de 25 ans avait connu un mois d'octobre tout simplement magique, en s'offrant une belle fiche de 9-2 en partant. Tout le contraire de cette saison, avec une seule victoire en cinq tentatives, et des performances trop souvent ordinaires.

«C'est certain que je n'en suis pas où je le voudrais, ajoute-t-il. Je n'ai pourtant pas changé, je suis le même gardien de but que la saison dernière. C'est dur à expliquer. Des fois, il y a des choses bizarres, comme le match contre Montréal (le 9 octobre). Le troisième but du Canadien, celui de Gomez. Un tir qui est passé entre mes jambières. Ça paraît mal, et on perd 3-2... Mais je ne suis pas prêt à parler de malchance. J'essaie seulement de mettre tout ça derrière moi.»

«Dans la tête»

Dan Bylsma, l'entraîneur des Penguins, a déjà ouvertement montré Fleury du doigt lors de ce début de saison difficile, mais le Québécois demeure le gardien numéro un du club malgré tout. D'ailleurs, même s'il a perdu mercredi soir à Tampa, c'est Fleury qui sera de retour devant le filet des Penguins face aux Flyers de Philadelphie, ce soir à Pittsburgh.

Le principal intéressé hésite un peu quand on lui demande s'il a eu quelques bonnes discussions avec son entraîneur en ce début de saison.

«Rien de particulier, se limite-t-il à dire. On sait ce qui se passe, et moi, je sais ce que j'ai à faire. Je travaille beaucoup avec Gilles Meloche, notre entraîneur des gardiens ici à Pittsburgh, et je veux corriger certaines choses. On va regarder les vidéos, essayer de trouver quelque chose à améliorer. Le hockey, ça se joue souvent dans la tête avant tout. Je dois rester positif.»

Mais les partisans des Penguins, qui s'attendent à mieux de la part du gardien numéro un, ont déjà commencé à manifester leur impatience. Marc-André Fleury refuse toutefois d'appuyer sur le bouton de la panique.

«La saison est longue, offre-t-il en guise de conclusion. Je ne vais pas me laisser abattre parce que le début de la saison ne va pas à mon goût. J'ai appris avec le temps que dans cette ligue, le calendrier régulier, c'est long. Je ne vais pas m'en faire avec ça.»