La saison dernière, Marty Turco touchait un énorme salaire de 5,4 millions US chez les Stars de Dallas. Cette saison, le chèque sera un peu plus modeste: dans son nouveau maillot des Blackhawks de Chicago, Turco devra se contenter d'un contrat d'une seule saison, pour 1,3 million.

Un peu déçu, le vieux Marty? Un peu amer? La réponse à ces questions, c'est un gros non.

«Quand j'ai su que les Hawks s'intéressaient à moi, j'ai tout cessé et j'ai sauté dans le premier avion. Jouer pour ce club, pour cette organisation, c'est vraiment comme un rêve pour moi.»

Marty Turco me parle dans le vestiaire désert du United Center. L'entraînement des Hawks est terminé depuis longtemps, ses nouveaux coéquipiers ont quitté les lieux. Mais il n'est pas pressé de partir. Après neuf saisons chez les Stars, Turco se joint à un club qui revient à peine d'une saison magique. Il regarde autour de lui, et il voit sur les casiers des noms qui lui sont agréablement familiers: Toews, Kane, Keith...

Vous savez combien on dit souvent que les joueurs ne pensent qu'au fric? Pas lui. Lui, il veut juste une bague de la Coupe Stanley.

«C'est pour ça que je suis ici, parce que je veux jouer pour une équipe gagnante. Il va y avoir de la pression, c'est certain, parce que les fans s'attendent à nous voir gagner. Mais j'aime cette pression. J'adore cette pression. Les gars de cette équipe veulent une autre Coupe Stanley, et moi, j'en veux une aussi.»

S'il est ici, le vieux Marty peut dire merci à Antti Niemi. L'histoire serait bien différente si le gardien finlandais avait accepté de jouer pour moins de 2 millions par saison à Chicago. Dans ce cas, les dirigeants des Blackhawks n'auraient certes pas eu à penser à un plan B.

Mais Niemi a mis le cap sur San Jose, et Turco a rapidement répondu à l'appel du directeur général des Hawks, Stan Bowman.

«Je savais que Niemi et les Hawks allaient aller devant un arbitre et j'attendais de recevoir un seul coup de fil. Je n'aime pas avoir des regrets dans la vie et quand j'ai su que j'allais avoir une chance de me joindre aux Hawks, je me suis dit que je n'allais pas la rater.»

Comprendre par là que les discussions entre Turco et Stan Bowman n'ont pas été très longues. «Juste le fait d'avoir la chance de me joindre à cette équipe... c'était quelque chose que je voulais, pour moi mais aussi pour ma famille. C'est fabuleux ici.»

Reste à voir si Turco sera fabuleux à Chicago. Stan Bowman vante sans cesse le travail du vétéran gardien autour du filet, estimant qu'en relançant l'attaque comme il peut le faire, Turco va permettre aux Blackhawks de sortir rapidement de leur zone. Bref, que Turco va permettre aux Hawks d'être encore plus dangereux.

Les sceptiques, eux, rappellent que Turco est peut-être un peu usé. Il a disputé plus de 60 matchs à quatre reprises lors des cinq dernières années, y compris une saison de 74 rencontres en 2008-2009. Il est arrivé dans la LNH il y a 10 ans, mais sa fiche de 21-26 en séries éliminatoires est source d'inquiétude.

Peu importe, c'est lui que les Blackhawks ont choisi. C'est lui le numéro un. Et c'est à lui de s'arranger pour que les fans de Chicago ne s'ennuient pas trop d'Antti Niemi.

«Il y a beaucoup de nouveaux joueurs ici, a conclu Turco. Mais je pense qu'on va grandir tous ensemble, que cette équipe va pouvoir être de retour au sommet.»

C'est le souhait des fans, qui ne vont certes pas tolérer les mauvaises performances après le printemps enivrant qu'ils ont connu. Ils sont aussi capables de huer par ici, vous savez...