Traditionnellement, les Sharks de San Jose ne connaissent pas beaucoup de succès au Joe Louis Arena.

Les Sharks ont remporté trois de leurs neuf matchs éliminatoires à Detroit, y perdant les deux dernières rencontres de la demi-finale d'association de 2007. Et ils n'ont savouré la victoire qu'à cinq reprises en 35 occasions en saison régulière.

Les Sharks, favoris dans l'Ouest, ont battu les Wings deux fois à domicile et pousseraient les doubles champions de l'Ouest au pied du mur s'ils gagnaient le troisième match mardi soir au mythique aréna des Red Wings.

«L'histoire nous dit que nous n'avons pas bien joué dans cet édifice, nous devrons donc changer cela et revirer la situation, a indiqué l'entraîneur des Shars Todd McLellan, lundi avant que l'équipe ne s'envole pour Detroit. Il y a une histoire, et nous en sommes conscients, mais ce qui est arrivé n'a absolument rien à voir avec le mois de mai 2010.»

Les Red Wings pourraient ne pas se rendre très loin ce mois-ci. Leur gardien Jimmy Howard a souligné que ses coéquipiers et lui ne pouvaient se permettre d'échapper le prochain match.

«C'est assurément un match que nous devons gagner», a admis Howard.

Joe Pavelski, qui est devenu une vedette des séries, a déclaré que son équipe voulait l'emporter autant que les Red Wings.

«Ils forment une bonne équipe et ils sont désespérés, a-t-il dit. C'est important d'égaler en quelque sorte leur désespoir.»

Detroit doit trouver un moyen de ralentir Pavelski, le premier joueur à marquer plus d'un but dans trois matchs d'affilée depuis Mario Lemieux en 1992.

Pavelski a amorcé sa séquence de cinq matchs avec au moins un but lors du premier tour contre l'Avalanche du Colorado.

Pavelski, qui a pris le sixième rang des pointeurs de l'équipe en saison, a profité de l'espace qu'on lui donnait. Il a marqué quatre buts en avantage numérique contre les Red Wings.

«Nous devons mieux jouer défensivement contre lui, en tentant de limiter le temps et l'espace dont il bénéficie», a analysé le défenseur Nicklas Lidstrom.

Les Red Wings ont écopé de 10 pénalités lors du deuxième match, ce qui a mené à deux buts de Pavelski. Detroit a profité de six supériorités numériques de moins.

L'entraîneur des Red Wings, Mike Babcock, refuse de critiquer l'arbitrage.

«Vous devez être responsables de vous-même, a dit Babcock. C'est insensé de blâmer quelqu'un d'autre.»

Étiquette de perdants

Les Sharks n'ont qu'eux-mêmes à blâmer pour l'étiquette de perdants en séries qui leur colle à la peau depuis quelques années. Malgré tout leur talent, ils n'ont jamais dépassé le deuxième tour depuis leur seule présence en finale d'Association, en 2004.

Depuis qu'ils ont tiré de l'arrière 2-1 contre l'Avalanche en première ronde, les Sharks ont enfin joué à leur plein potentiel, signant cinq gains d'affilée, notamment grâce à une solide performance du gardien, d'un bon échec-avant et de buts opportuns.

La séquence de succès a permis à l'attaquant Ryane Clowe et ses coéquipiers à croire que leurs déboires au Joe Louis Arena et en séries en général étaient maintenant sans intérêt.

«Nous sommes à l'aise en ce moment avec notre jeu, a dit Clowe. Peut-être que par le passé, nous ne jouions pas comme nous le devions, mais ce n'est pas le cas en ce moment. Nous sommes très confiants.»

La réputation des Red Wings en séries n'est plus à faire, puisqu'ils sont une des meilleures équipes tous sports confondus depuis deux décennies.

Ils participent aux séries pour une 19e fois de suite - la plus longue séquence dans n'importe quelle ligue, qui a commencé avant même que San Jose n'ait une équipe dans la LNH. Ils ont remporté leur quatrième coupe Stanley il y a deux ans et n'étaient qu'à une victoire de répéter l'exploit en juin dernier.

Mais si les Wings perdent le troisième match, leur parcours pourrait prendre fin avant la finale d'Association pour la première fois en quatre ans.

«Nous devons en faire une série. En ce moment, ça n'en est pas une», a déclaré Babcock.