Sans Jaroslav Halak point de salut! Le gardien du Canadien, premier de classe en saison régulière, a amené son jeu contre les Capitals de Washington au niveau des grands gardiens de l'histoire de la LNH.

Ses exploits lui valent d'être comparé aux Patrick Roy, Ken Dryden, Rogatien Vachon, Jacques Plante, Bill Durnam, Georges Vézina et autres grands qui ont défendu la cage du Canadien.

On doit évidemment vous rappeler certains chiffres ahurissants! Halak a présenté une fiche cette année de 10-0-1 lorsqu'il a reçu plus de 40 lancers et un rendement de 3-0 dans cette série face à pareil bombardement. Dans les quatre victoires des siens, il a effectué 45, 37, 53 et 41 arrêts pour une moyenne d'efficacité de .972 avec cinq buts alloués sur 181 tirs.

On pourrait vous étaler des chiffres ad nauseum, mais l'effet Halak transcende les chiffres. L'homme a permis à son entraîneur Jacques Martin de diriger son genre de match, adapté aux capacités de son équipe. De plus, ses prestations ont placé ses coéquipiers dans un contexte où ils pouvaient maximiser leur talent.

Tout d'abord, un petit mot sur Martin. À compter du cinquième match, on a vanté son travail derrière le banc. Comme se plaisait à dire Felipe Alou, il n'est pas devenu un génie du jour au lendemain. Le contexte, un recul de 1-3 et un gardien en pleine possession de ses moyens, lui ont dicté une ligne de conduite. Il a eu le mérite de ne pas résister à la logique.

Cela nous amène à parler du duo d'arrière formé de Josh Gorges et Hal Gill qui suivent Halak dans le bulletin de la série. Les deux hommes ont été exceptionnels en affrontant régulièrement le gros trio des Capitals formé de Nicklas Backstrom, Alexander Ovechkin et Mike Knuble. De plus, ils ont brillé en désavantage numérique. Gill, avec ses 31 tirs bloqués, et Gorges, avec 20 lancers bloqués, ont donné le ton à cette tactique qui a vu le Canadien bloquer 170 tirs.

Mais, sans le brio d'Halak, croyez-vous que Jacques Martin aurait pu s'offrir le luxe d'envoyer sur la patinoire aussi souvent deux arrières qui ont très peu d'influence sur le jeu offensif? Gill, une passe, et Gorges, une passe, ne sont pas des menaces en attaque.

Brian Gionta (2+2=4 avec une fiche de moins 2) et Scott Gomez (1+3=4 avec un rendement de moins 2), les deux attaquants les plus employés chez le Canadien, suivent dans notre bulletin. Encore une fois, sans le brio d'Halak, est-ce qu'on serait satisfait de leur rendement? Par contre, dans un concept d'équipe où la défensive fait foi de tout, ils sont devenus des éléments importants.

Dans le cas d'Andrei Markov (18 tirs bloqués), après un lent début dans cette série, il a haussé son jeu d'un cran. Je profite de l'évaluation de cet arrière pour déculpabiliser les joueurs des Capitals de Washington. On a dit avec raison que le Canadien offrait une belle structure de jeu comparativement au jeu échevelé des Capitals. Or, par sa nature, le jeu défensif doit être structuré tandis que l'attaque et le talent ouvrent la porte à l'imagination.

Bien honnêtement, le joueur qui m'a vraiment déçu chez les Capitals, c'est l'arrière Mike Green. On comprend maintenant pourquoi Steve Yzerman l'a ignoré dans la sélection de l'équipe olympique canadienne.

Parlant d'attaque, Michael Cammalleri (5+5=10 et moins 4)) et Tomas Plekanec (4+3=7 et moins 3)) suivent dans le bulletin. Ils ont formé avec Andrei Kostitsyn (3-3+6 et moins 2) le meilleur trio offensif du Canadien. Mais, ils ont éprouvé des problèmes défensifs, tout particulièrement lors des deux revers en milieu de série à Montréal.

À temps partiel

Parmi les joueurs qui suivent on doit parler de rôles particuliers. Et, à ce niveau, il faut reconnaître le doigté de Jacques Martin qui a placé les joueurs en question dans les cases adaptées à leurs capacités.

PK Subban est venu apporter une dose d'enthousiasme à cette équipe et il a contribué à l'attaque lors du sixième match. Carey Price n'a pas signé de victoire, mais il a donné un répit nécessaire à Halak tout en jouant correctement.

Chez les arrières, Jaroslav Spacek et Ryan O'Byrne ont jumelé leurs efforts pour offrir une présence solide à l'arrière. Spacek a donné deux gros matches aux siens à Washington avant de faiblir pour les raisons que l'on connait (maladie) dans le troisième match. Par la suite, O'Byrne a pris la relève au sein de la brigade défensive. Mais, encore une fois, sans les prouesses d'Halak, Jacques Martin n'aurait pas été en mesure de confier une mission à O'Byrne (13 tirs bloqués) qui n'est jamais un facteur en attaque.

Quant aux Travis Moen, Tom Pyatt, Maxim Lapierre, Dominic Moore et même Marc-André Bergeron, ils ont trouvé une vocation dans le dernier droit à cause de l'effet Halak. Ce sont des joueurs qui sont démunis lorsqu'ils travaillent pour une équipe tirant de l'arrière.

C'est donc facile de conclure que la pyramide du Canadien repose sur les épaules de son gardien numéro un. Cette équipe n'a pas été regroupée pour gagner des matches à haut pointage!

* * *

Les notes

1-Jaroslav Halak 8,8

2-Josh Gorges 8,1

3-Hal Gill 7,9

4-Brian Gionta 7,7

Scott Gomez 7,7

6-Andrei Markov 7,6

7-Michael Cammalleri 7,4

Tomas Plekanec 7,4

9-Ryan O'Byrne 7,2

Jaroslav Spacek 7,2

Carey Price 7,2

PK Subban 7,2

13-Andrei Kostitsyn 7,0

Travis Moen 7,0

Dominic Moore 7,0

Maxim Lapierre 7,0

17-Tom Pyatt 6,9

18-Roman Hamrlik 6,7

Marc-André Bergeron 6,7

20-Benoit Pouliot 6,6

21-Mathieu Darche 6,4

22-Glen Metropolit 6,3

23-Sergei Kostitsyn 6,2