Le Québec sera modestement représenté au Championnat mondial des moins de 18 ans en Biélorussie la semaine prochaine.

Il y aura l'entraîneur-chef Guy Carbonneau, bien sûr, mais seulement deux joueurs, les attaquants Michaël Bournival, des Cataractes de Shawinigan, et Gabriel Desjardins, des Mooseheads de Halifax.

L'an dernier, seul le défenseur des Sea Dogs de Saint John, Simon Després, avait été invité. En 2008, Nicolas Deschamps, Marco Scandella, Maxime Sauvé et Jacob Lagacé y étaient. L'année précédente, Yann Sauvé, Keven Veilleux, Angelo Esposito et Olivier Fortier y avaient participé.

Par contre, certains se seraient peut-être ajoutés si leurs clubs juniors respectifs étaient éliminés des séries. «C'est vrai qu'il n'y en a pas beaucoup, a répondu Carbonneau, joint en fin d'après-midi hier, peu avant de partir pour la Biélorussie avec son équipe. Dans un sens, c'est tant mieux pour des gars comme Sean Couturier ou Brandon Gormley qui jouent encore dans les séries éliminatoires (de la LHJMQ). On ne peut pas les sortir de là. Mais c'est un problème qui revient souvent. Il va falloir qu'on s'y remette à Hockey Québec. Peut-être changer nos façons de voir les choses pour qu'on redevienne une puissance au Canada.»

Richard Martel, qui dirige les Saguenéens de Chicoutimi, propriété de Carbonneau, abonde dans le même sens. «Ce sont des indications à prendre en considération. Ça démontre que ce n'est peut-être pas le meilleur cycle pour le repêchage cette année. Je n'en vois pas beaucoup qui pourront être repêchés tôt. Il y a peut-être (Stanislav) Galiev, mais c'est un Européen. Je me suis fait reprocher mes déclarations en début d'année, mais si on regarde le classement des compteurs chez les recrues de la LHJMQ, ce sont les Européens qui dominent. (Peter) Straka, Galiev, (Tomas) Jurko, (Jakub) Culek, (Marek) Hrivik, (Viktor) Hertzberg, il y en a plusieurs avant que le premier Québécois ne se profile. Mais c'est un sujet très délicat...»

Même si Martel affirme que le repêchage de la LNH s'annonce plus intéressant pour le Québec en 2011, il est forcé d'admettre que la province ne produit plus autant de bons joueurs qu'à l'époque. «Dans le temps, on jouait au hockey parce que le ski coûtait trop cher. Aujourd'hui, on fait du ski parce que le hockey coûte trop cher. Les parents ont des choix à faire. Ce n'est plus la masse qui s'inscrit au hockey. À mon époque, c'était 15 piastres un hockey de bois. Aujourd'hui, c'est 200$.

«À l'époque où je jouais, je ne veux pas reculer à l'âge de pierre, mais on ne payait pas pour l'équipement. On prenait celui que les équipes nous offraient et on payait seulement les patins et les bâtons. C'est sûr qu'il faut se pencher sur ce sujet. C'est facile de blâmer le hockey mineur, d'affirmer qu'on devrait payer les entraîneurs au niveau atome parce que c'est la base. Est-ce qu'on a l'argent? En Europe, le système est différent. Les entraîneurs d'atome et novice sont les mieux payés là-bas. Plus on monte dans l'échelle, moins ils sont payés. Nous, ce sont des bénévoles au pied de l'échelle. Il y a un paquet de facteurs. En plus, il n'y a plus de patinoires dans les cours d'école. À l'époque, il y avait une église, une patinoire et une école.»

Un groupe enthousiaste

Carbonneau, qui n'a pas participé à la sélection des joueurs, est emballé par le défi qui l'attend. «J'ai eu la chance en 2001 d'aller au Championnat du monde comme entraîneur-adjoint et j'avais aimé mon expérience. C'est une aventure différente comme entraîneur-chef et je suis heureux de pouvoir retravailler avec une organisation comme Hockey Canada qui prend les choses très au sérieux. J'ai vu le groupe hier et ils sont bien enthousiastes. Ils ont beaucoup de choses à prouver parce que la majorité ont des chances d'être repêchée.

« Je ne connais pas beaucoup les joueurs, mais j'ai George Burnett, qui dirige en Ontario, et Rob Sumner, qui est entraîneur dans l'Ouest. Ils m'aident énormément. Sans compter Al Murray, le recruteur en chef d'Équipe Canada. Il a des informations très détaillées sur tous les joueurs. Mais ça va être à moi d'utiliser les jeunes dans les bonnes situations. C'est sûr que la série (Montréal-Québec) m'a permis d'être derrière le banc et de faire des changements de trios.»

Michaël Bournival et Gabriel Desjardins ont une occasion unique de mettre leur talent en valeur. «C'est un tournoi très prestigieux, très important, surtout pour les joueurs admissibles au prochain repêchage, comme Mikael, note Christian Daigle, qui représente les deux joueurs. C'est la dernière chance de se faire valoir. Les joueurs qui participent à ce tournoi ont vu leur club éliminé en première ronde ou n'ont pas participé aux séries. Ça leur donne une occasion de finir sur une bonne note. Gabriel Desjardins sera admissible au repêchage de 2011 seulement, mais ce sera une expérience importante pour lui.»