Souriant, affable, se permettant même quelques blagues, Andrei Markov a passé près d'une trentaine de minutes à répondre aux questions des journalistes et à échanger avec ses «bourreaux» après la victoire de samedi.

Une victoire de 3-2 aux dépens des Bruins de Boston à laquelle le meilleur défenseur du Canadien, son meilleur joueur tout court, a largement contribué. Il a marqué le premier but de la rencontre et s'est fait complice des deux autres.

Une demi-heure avec les journalistes: c'est le lot presque quotidien des Cammalleri, Gionta, Gorges, Lapierre et autres rares Québécois de service dans le vestiaire.

Mais la demi-heure passée par Markov devant les micros qui captaient ses paroles, les caméras qui immortalisaient ses sourires et des calepins qui n'en finissaient plus de changer de page représente un record.

Andrei Markov a parlé plus longtemps, samedi, que la saison dernière au grand complet. Diable! Il a parlé plus samedi qu'à ses sept premières saisons à Montréal mises bout à bout...

Et il ne s'est pas contenté de parler. Il avait des choses à dire. Il faut dire que le défenseur étant content.

Surfant sur une séquence de deux buts et 10 points à ses sept derniers matchs, Markov avait toutes les raisons au monde d'être de bonne humeur.

Mais il était surtout heureux des succès récents de son équipe. «C'est beau de voir la façon dont nous jouons depuis le retour de la pause olympique. C'est toujours plaisant de gagner et de bien jouer, mais il faut souhaiter que le meilleur soit à venir», a lancé Markov.

L'impact d'un capitaine

Avec la séquence de cinq victoires consécutives et les six gains en sept matchs depuis la reprise des activités après les Jeux olympiques, le Canadien a maintenant un dossier de 21 victoires, neuf défaites et trois revers en prolongation ou fusillade lorsque Markov est en uniforme cette saison.

Une statistique qui plonge à 14-20-3 lorsqu'il est absent.

«Nous ne pouvons gagner tous les matchs, mais nous devons tenter de les gagner tous les soirs. Nous ne sommes pas parfaits, mais nous tentons de l'être», a plaidé Markov, fier de son coup.

Le genre de plaidoirie lancée habituellement par un capitaine.

C'est d'ailleurs ce qui sautait aux yeux dans le vestiaire du Canadien après le match de samedi: Andrei Markov agissait à titre de capitaine.

Un rôle qui lui reviendra peut-être la saison prochaine alors que Jacques Martin aura à trancher entre le défenseur russe et le valeureux Brian Gionta, qui semblent être les deux seuls candidats en lice pour la succession de Saku Koivu.

Croisé à sa sortie du Centre Bell, Brian Gionta a souri lorsque La Presse lui a demandé si «l'audience» que venait d'accorder Markov était à l'image d'une nouvelle ouverture affichée par le défenseur russe dans le vestiaire?

«Andrei est un gars spécial. Plein de surprises. Il a un grand sens de l'humour, mais n'est pas toujours facile à décoder. Mais c'est tout un joueur de hockey et un grand leader au sein de notre équipe», a commenté Gionta habitué de se retrouver au centre de la horde de journalistes après les rencontres de son équipe.

L'odeur des séries

Lorsque les journalistes lui ont demandé d'expliquer sa bonne humeur, le défenseur russe a assuré qu'elle venait d'elle-même.

«J'aime jouer au hockey. Je suis bien sur la patinoire. Je tente de toujours avoir du plaisir lorsque je joue. Nous sommes presque en séries éliminatoires. C'est une très belle sensation. Mais il ne faut pas s'arrêter là», a ajouté Markov.

Dans un anglais qui s'est grandement amélioré, Markov a répondu à toutes les questions sans se défiler.

Il a froncé les sourcils à deux reprises: lorsque La Presse lui a demandé si l'échec russe aux JO de Vancouver pouvait l'inciter à davantage vouloir gagner avec le Canadien et quand on lui a parlé de son contrat qui prendra fin l'an prochain.

«Les Jeux sont terminés. On n'en parle plus. Le contrat? Je ne m'occupe pas des contrats. Ce n'est pas plaisant. Je veux avoir du plaisir, et mon plaisir c'est en jouant au hockey que je le trouve.»