Le Tricolore n'a certes pas donné le genre de performance inspirante à laquelle on aurait pu s'attendre après les deux défaites cinglantes du week-end dernier.

Mais au terme de cette défaite de 4-3 en prolongation, les joueurs ont préféré - avec une certaine résignation, on le sentait - analyser ce match avec le verre à moitié plein.

«Nous n'avons pas été très bons en première car on a démarré lentement en se créant un déficit de 2-1, a résumé Brian Gionta.

«Puis, on a montré du caractère en deuxième et l'on a pris le contrôle du match dans le dernier tiers.»

Du caractère en deuxième? Vraiment?

«C'était vraiment plate, la deuxième période! a de son côté lancé Benoit Pouliot. Plate à jouer et plate à regarder. Mais c'était plate des deux bords, pas seulement du nôtre.»

Mais ce n'est ni du spectacle, ni de son exécution lors des 40 premières minutes dont le Canadien voudra se souvenir.

«Il faut prendre ce qu'il y a de positif dans ce match-là et ce n'est pas le temps de s'attarder aux aspects négatifs, a insisté Maxim Lapierre.

«On est content d'avoir pu arracher un point, il est énorme pour nous.»

Un point gagné

Énorme, ce point, parce que le CH a quand même pu reprendre un point au classement dans l'Est.

«On est encore dans la course, le classement le dit, a insisté Michael Cammalleri. Beaucoup de choses peuvent survenir lors des 31 prochains matchs.

«À chaque année c'est la même chose : deux ou trois équipes finissent sur une lancée et d'autres se sortent du portrait.

«C'est à nous de travailler pour que l'on soit l'une de ces deux ou trois équipes...»

Aux yeux de l'entraîneur Jacques Martin, cette défaite marquait davantage un point gagné qu'un point perdu.

«À cause de la façon dont on est revenu en troisième période, a précisé Martin.

«Il n'y a aucun doute que les deux premiers vingts n'étaient pas à notre goût, mais je suis satisfait de la façon dont on s'est battu en troisième.

«Il reste qu'on doit être plus agressif en zone offensive et, sur 60 minutes, passer plus de temps en zone adverse.»

Price a voulu s'en prendre à Janssen

Carey Price n'est pas venu rencontrer les journalistes au terme de la défaite, mais Roman Hamrlik a bien voulu commenter cette scène en première où Cam Janssen, des Blues, a mis Price en échec alors que le jeune gardien était sorti loin, très loin de son but.

Car le contact a créé une échauffourée à laquelle Hamrlik a pris part.

«Price m'a dit de lâcher (Janssen), mais ensuite c'est lui qui a voulu se battre avec lui, a raconté le défenseur tchèque.

«Or, nous, c'est devant le but que nous voulons le voir...»

«C'était le bon jeu de sa part de sortir de son filet, a pour sa part commenté Jacques Martin. Le joueur adverse l'a plaqué et ça a démarré une altercation, mais ces choses-là font partie du jeu.

«J'estime que Carey a bien réagi et qu'il a nous a donné un fort match.»

Pourtant, les buts qu'a accordés Price en première période - de même que celui en prolongation alors qu'il s'est mis à genoux rapidement - donneront des munitions aux pourfendeurs du jeune gardien...

«Le premier but a été marqué en avantage numérique et le tir a été dévié tout juste devant lui, a plaidé Martin. On avait la rondelle dans le coin de la patinoire et on leur a donné.

«Et sur le deuxième, c'est la même chose : il y a eu un revirement de notre côté, Price a fait le premier arrêt et c'est sur le retour que le joueur des Blues a passé la rondelle derrière lui.»

Mi-figue mi-raisin

À son premier match avec le Canadien, Mathieu Darche aurait certes préféré un meilleur résultat.

«Je n'ai rien fait d'exceptionnel ni rien de mauvais, a jugé Darche.

«J'aurais aimé que notre trio puisse créer plus de choses en offensive.»

Cammalleri, lui, était content de l'effort déployé par son nouveau coéquipier.

«Je l'ai trouvé bon, a-t-il dit. C'est sûr que notre trio a raté plusieurs chances, mais Mathieu pratique un échec-avant intense et l'on sait qu'on peut se fier sur lui pour ce genre de boulot.»