La déception des joueurs du Canadien n'avait d'égal que la frustration des partisans après le revers de 3-2 encaissé par le Tricolore aux mains des Penguins des Pittsburgh.

Un revers que Scott Gomez croyait bien avoir évité, ou à tout le moins retardé, en poussant dans le fond du filet une rondelle que venait d'échapper le gardien Marc-André Fleury.

Mais voilà!

Après avoir amorcé un geste de la main pour confirmer le but qui aurait nivelé les chances avec un peu plus de trois minutes à faire au dernier tiers, l'arbitre Chris Lee s'est ravisé et a refusé le filet prétextant avoir déjà stoppé le jeu.

Cette décision a soulevé l'ire des partisans qui ont souligné leur frustration en huant au cours des dernières minutes de jeu et en lançant des bouteilles sur la patinoire une fois la défaite confirmée.

«C'est frustrant, car la rondelle est apparue devant moi avant que je n'entende le coup de sifflet. Le fait de l'avoir vu pointer d'abord avant de changer sa décision rend la situation plus difficile encore à accepter», a commenté Scott Gomez qui refusait toutefois de blâmer l'arbitre après le match.

Trop de tirs, trop de pénalités

Le Canadien aurait pu niveler dans les derniers instants du match, c'est un fait. Et, après avoir permis aux Penguins de marquer le premier but de la rencontre, il a riposté avec deux buts rapides en deuxième.

Ceux de Matt D'Agostini (2e) qui a déjoué Fleury avec un puissant tir des poignets. Roman Hamrlik (5e) a ensuite donné l'avance avec un tir de la pointe que le gardien des Penguins n'a jamais vu en raison de la présence d'Andrei Kostitsyn et de Sergei Gonchar devant lui.

Mais cela ne peut effacer le fait que le Canadien a accordé 41 tirs, 20 de plus qu'il n'en a obtenu, et qu'il a offert cinq avantages numériques aux Penguins qui n'ont pas su en profiter.

C'était la cinquième fois déjà cette saison, la deuxième en deux matchs, que le Canadien accordait 40 tirs ou plus au cours d'une rencontre. Le Tricolore a accordé 35 tirs et plus 11 fois déjà en 32 rencontres.

«On doit couper les tirs et les occasions accordés à nos adversaires. Ça n'a pas de sens», a lancé Josh Gorges qui a passé près de 25 minutes sur la patinoire hier.

En plus d'avoir à contrer l'un des deux meilleurs trios des Penguins, Gorges a effectué du surtemps en désavantage numérique.

Lui et ses coéquipiers ont encore excellé à ce chapitre en écoulant les cinq occasions offertes aux Penguins. Le Canadien a donc prolongé à six matchs (27 désavantages consécutifs) sa séquence sans accorder de but à l'adversaire à court d'un homme.

Mince consolation : «Nous n'accordons pas de but. Mais nos meilleurs attaquants écoulent les pénalités et ils perdent énormément d'énergie dans cette facette du jeu au lieu de pouvoir la canaliser en attaque», a fait remarquer le défenseur.

Price déjoué

À l'image de Jaroslav Halak, mardi, à Ottawa, Carey Price a excellé hier. Il a stoppé Jordan Staal trois fois en échappée et s'est dressé devant plusieurs tirs décochés de l'enclave.

Il ne pouvait rien sur le but de Sergei Gonchar qui a lancé les Penguins en avant en se faufilant dans l'enclave où il a été rejoint par Bill Guerin.

Sur le deuxième but, la rondelle a dévié sur la lame du bâton de Matt Cooke qui a redirigé un tir de la pointe décoché par Gonchar.

Il a aussi joué de chance en début de troisième période lorsqu'un tir d'Evgeni Malkin a fait vibrer le Centre Bell après que la rondelle eut frappé la barre horizontale.

Mais Price a noirci sa soirée de travail en étant déjoué par un tir «papillon» décoché par Pascal Dupuis.

L'attaquant québécois s'est élancé alors que Roman Hamrlik étendait son bâton devant lui. La rondelle n'a pas touché la lame du bâton de Hamrlik qui a bloqué huit tirs hier. Mais sa trajectoire flottante a donné du mal à Price qui a partiellement bloqué la rondelle avec sa mitaine avant qu'elle ne se retrouve derrière lui.

Si Price n'avait pas touché à la rondelle, elle serait allée s'écraser dans la baie vitrée.

«On ne peut blâmer Carey, car il a encore été notre meilleur joueur ce soir», a souligné avec justesse Maxim Lapierre qui a disputé un fort match à la droite de Scott Gomez et Sergei Kostitsyn en dépit du fait que le trio ait été blanchi.

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