Après 18 saisons dans la Ligue nationale, dont 16 avec le Canadien, l'heure de la retraite a sonné pour le défenseur Patrice Brisebois.

Il en fera l'annonce lors d'une conférence de presse organisée à 17h au Centre Bell à Montréal.

L'athlète de 38 ans, deuxième choix au repêchage du Canadien en 1989, aura vécu ce que l'environnement de Montréal a de mieux, mais aussi de pire à offrir aux hockeyeurs.

Car s'il a goûté à l'euphorie d'une conquête de la Coupe Stanley en 1993, il a aussi souffert des sarcasmes des partisans et des attentes qui étaient venues avec un lourd contrat.

«Il est fait fort considérant tout ce qu'il a traversé», a reconnu Guillaume Latendresse.

Malgré les critiques et les huées, il a choisi de rentrer au bercail en 2007 après deux saisons passées dans l'uniforme de l'Avalanche du Colorado.

«Lorsqu'il est revenu à Montréal, personne ne savait comment les gens réagiraient, se souvient Latendresse.

«J'étais juste à côté de lui ce soir-là et j'en avais des frissons et des larmes aux yeux. Je me souviens qu'il avait les yeux brillants.

«C'est un des bons feelings que j'ai vécus en tant que coéquipier.»

À son retour, Brisebois s'est montré déterminé à repartir sur de nouvelles bases et à tourner la page sur les événements qui avaient mené à son départ de Montréal.

«Il a montré beaucoup de persévérance pour mettre ces événements-là de côté et pour montrer aux fans qu'il désirait vraiment jouer ici», a souligné Josh Gorges.

Une fin difficile

Brisebois, qui a entrepris sa carrière avec le Canadien au début des années 90, a disputé plus de 1000 matchs dans la LNH. Il a marqué 98 buts et récolté 322 passes.

S'il a déjà occupé le rôle de quart-arrière avec l'équipe, son mandat avait passablement changé à son second passage avec le Tricolore.

En tant que vétéran d'expérience, il était venu en appui aux plus jeunes.

«Même lorsqu'il était laissé de côté, il ne se plaignait jamais, a poursuivi Gorges. Il venait toujours pour travailler. Et jamais il ne nous a fait sentir mal en suggérant qu'on lui volait son boulot.»

Le gérant de l'équipement Pierre Gervais - les yeux et les oreilles du vestiaire du Canadien - savait bien, lui, que les dernières années de Brisebois lui laissaient un goût doux-amer.

«Il prenait ça plus dur à la fin de jouer moins souvent, confie Gervais. Pour l'ego, c'est dur à accepter.

«Mais il a toujours été extrêmement jovial. C'est un homme avec beaucoup de classe, toujours prêt à aider, et l'un des plus fins que j'aie rencontré au fil des ans.»

Généreux de son temps auprès de ses coéquipiers et des médias, Brisebois l'a été tout autant dans la communauté. Il a d'ailleurs été élu lauréat du trophée Jean-Béliveau pour la saison 2008-2009 par la Fondation des Canadiens pour l'enfance.

Ce trophée est remis au joueur du Tricolore qui se démarque par son engagement dans la communauté.

Communicateur et chanteur

Selon Josh Gorges, Brisebois a tous les atouts pour devenir un bon entraîneur-adjoint dans la LNH.

«Non seulement connaît-il beaucoup de choses sur le hockey, mais c'est aussi un très bon communicateur. C'était facile de l'approcher et de lui parler - et pas seulement à propos du hockey.»

Brisebois était reconnu parmi ses coéquipiers comme un homme plein d'entrain et... un grand chanteur devant l'Éternel.

«Vous lui demanderez de vous chanter Thunderstruck pendant sa conférence de presse!» a lancé Latendresse.

«Pour être loud, il était loud», s'est exclamé Pierre Gervais.