RDS, TSN et Sportsnet, les trois grandes chaînes de sports au pays, se préparent à la grande journée des échanges depuis plusieurs semaines. Sur leurs sites respectifs, ces chaînes promettent une programmation tout à fait spéciale en vue de demain, 15h, la date limite des échanges dans la LNH.

Mais la journée sera-t-elle aussi spectaculaire qu'on nous le promet?

«C'est intéressant de voir toutes ces pubs en vue de la date limite des transactions, commence par dire Rick Curran, l'un des agents les plus influents de la LNH. J'espère qu'il va se passer quelque chose de gros.

Sinon, ça va faire pas mal de gens à la télé qui vont se regarder sans avoir rien à faire!» À moins de 48 heures de la date limite des transactions dans la LNH, La Presse a contacté quelques-uns des agents les plus importants du circuit pour leur poser la question du moment: la journée de demain sera-t-elle une journée spectaculaire sur le marché des échanges?

La plupart des agents contactés ont émis des doutes.

«À moins que quelques équipes se mettent à bouger rapidement, la journée de mercredi sera une grande déception pour bien du monde, a ajouté Rick Curran, qui compte parmi ses clients Jeff Carter, les frères Staal et Jason Spezza.

Oui, il y a des rumeurs, mais je ne vois pas comment les équipes vont pouvoir bouger à cause du plafond salarial, qui est très restrictif.

«Les meilleurs clubs n'ont plus de marge de manoeuvre. Les équipes de milieu de peloton doivent se demander si elles veulent être des séries, ou bien si elles veulent être admissibles au partage des revenus. Je pense qu'il y a un marché pour des joueurs de location, des gars comme Mark Recchi, Gary Roberts ou Bill Guerin. Mais des transactions spectaculaires? Je n'y crois pas.»

Plus facile l'été

Don Meehan, un autre agent d'importance dans la LNH, ne croit pas lui non plus à une série de transactions folles d'ici à demain.

«C'est dur à dire, mais j'ai l'impression qu'il va y avoir moins d'échanges que par le passé, a-t-il indiqué en entrevue téléphonique. Dans le système actuel, il est beaucoup plus facile de procéder à des transactions l'été, quand les équipes savent pleinement où elles en sont par rapport au plafond salarial.» Il y a un an, la LNH avait enregistré 24 échanges lors de la dernière journée des transactions. Parmi les chocs majeurs, il y avait eu le déménagement de Brad Richards à Dallas, Marian Hossa à Pittsburgh, et la fin du séjour de Cristobal Huet à Montréal, lui qui était passé aux Capitals de Washington en retour d'un choix de deuxième ronde.

Mark Gandler, l'agent d'Olli Jokinen - l'attaquant des Coyotes de Phoenix est au centre de plusieurs rumeurs, dont une rumeur qui implique le Canadien - s'attend de son côté à plusieurs feux d'artifice d'ici à demain.

«Je pense que ça va être fou, a dit Gandler au bout du fil. Presque toutes les équipes cherchent à s'améliorer. J'écoute ce qui se dit autour de moi, et je réalise qu'il y a des discussions comme jamais... Jokinen? Oui, comme tout le monde, j'ai entendu dire que le Canadien était intéressé. Les Coyotes pourraient bien décider de l'envoyer ailleurs. On verra.» Le plafond fait obstacle Peu importe les rumeurs, on n'en sort pas: c'est le plafond salarial qui demeure l'obstacle principal aux immenses transactions dans la LNH d'aujourd'hui. Et comme si ce casse-tête n'était pas déjà assez complexe, les équipes doivent en plus se préparer à la perspective d'un plafond salarial revu à la baisse pour la prochaine saison.

De 56,7 millions en 2008-2009, le plafond salarial pourrait baisser à environ 52 millions la saison prochaine, selon ce que l'on chuchote entre les branches.

«Dans plusieurs cas, on se retrouve avec des équipes qui doivent échanger un joueur avant de pouvoir en acquérir un autre, a expliqué Rick Curran.

C'est ce qui est arrivé avec Brendan Shanahan cet hiver. Plusieurs équipes de l'Est voulaient l'avoir. À deux reprises, un scénario impliquant Shanahan a échoué parce qu'un club n'a pu échanger un autre joueur pour lui faire de la place.

«Avant, un DG n'avait qu'à arriver au bureau en disant à ses adjoints:

«Bon, nous allons acquérir tel joueur immédiatement.» Aujourd'hui, le DG doit échanger un autre joueur avant d'aller chercher le gars qu'il désire.

Parfois, il est impossible de se départir d'un joueur, même si on voulait le donner!» Et le Canadien dans tout ça? Rick Curran a déjà sa réponse.

«Avec le temps, j'ai appris que Bob Gainey est toujours prêt à tout pour améliorer son équipe. S'il a l'occasion d'améliorer son équipe, il va le faire. S'il ne le fait pas, ce sera tout simplement parce que c'était impossible.»