Georges Laraque ne joue pas. Pas assez à son goût. Et comme Guy Carbonneau lui a confirmé qu'il n'avait pas l'intention de faire appel à ses services sur une base régulière, le costaud attaquant s'attend à être échangé d'ici à la date limite des transactions, le 4 mars.

«Si je ne suis pas important pour le Canadien, je vais l'être pour une autre équipe », a lancé Laraque, piteux, dans le vestiaire du Tricolore au centre d'entraînement de Brossard.

«C'est la première fois de ma carrière qu'on me laisse de côté alors que je suis en santé. J'ai parlé avec Guy l'été dernier, lorsqu'on négociait mon contrat. On a parlé du rôle qu'il voulait me confier et tout. Si le Canadien m'avait dit que je me retrouverais dans ce genre de situation, c'est sûr que je ne serais pas à Montréal aujourd'hui», a soutenu Laraque.

Auteur de deux passes seulement en 25 matchs, traînant un rendement de -5 avec 47 minutes de pénalité, Laraque n'a pas disputé les deux derniers matchs du Canadien, deux victoires aux dépens des Sénateurs d'Ottawa et des Canucks de Vancouver.

Parce qu'il empoche un salaire de 1,5 million $ et qu'il est sous contrat pour les deux prochaines saisons, Laraque sait très bien que son avenir avec le Canadien est en péril. «Je n'ai pas demandé à être échangé, mais c'est sûr que je m'y attends. L'entraîneur m'a indiqué qu'il n'aime pas les joueurs robustes. Il m'a dit que je serais in and out d'ici la fin de la saison.»

Parce que le Canadien affronte les Flyers de Philadelphie, demain, Laraque s'attend à jouer.

«Les Flyers forment un club robuste, je serai donc utile. Mais je suis capable de jouer contre n'importe quel genre d'équipe», a poursuivi l'attaquant, qui file un mauvais coton.

«C'est une situation vraiment difficile, mais je dois rester positif en attendant de voir ce qui arrivera. Je ne peux rien faire», a conclu Laraque.

Bégin ronge son frein

De l'autre côté du vestiaire, Steve Bégin, moins tranchant, a lui aussi reconnu que son avenir avec le Canadien semblait incertain.

«Quand tu ne joues pas, tu te dis que tu ne fais pas partie des plans de l'équipe. Je ne comprends pas ce qui arrive. J'ai eu une conversation avec Bob Gainey et j'espère seulement que si le Canadien n'a plus de plan pour moi, qu'il me donnera l'occasion d'aider une autre équipe. Je suis à la dernière année de mon contrat. Je veux profiter des 20 derniers matchs de la saison pour prouver que je peux encore jouer dans la LNH», a indiqué à son tour le fougueux attaquant québécois.

En 42 matchs cette saison, Bégin a marqué six buts. Il totalise 10 points.

Mardi, contre Vancouver, il a raté un cinquième match de suite. De fait, il n'a endossé l'uniforme que dans sept des 16 dernières rencontres de son équipe.

Sur la galerie de presse, mardi, des dépisteurs professionnels s'interrogeaient sur les absences répétées de Bégin. Incapables de les expliquer, ces émissaires d'autres formations se demandaient si des ennuis sérieux opposaient Bégin à ses entraîneurs.

«Il n'y a rien de tout ça. Je suis un gars d'équipe, je ne me plains jamais et je fais ce qu'on me demande. C'est difficile d'être efficace quand tu joues une fois de temps en temps. J'avais demandé quelques matchs de suite plus tôt cette saison. Ils me les ont donnés et j'ai connu du succès avec Max (Maxim Lapierre), mais on m'a vite écarté ensuite.»

Sans aller jusqu'à réclamer une transaction, Bégin a convenu qu'il voyait la date du 4 mars approcher en se demandant si elle ne lui permettrait pas d'obtenir ce qu'il cherche.

«Je veux jouer, c'est tout», a-t-il conclu.

Parce que l'entraîneur-chef du Canadien ne parle aux journalistes que les veilles et les jours de match, Guy Carbonneau n'a pu être interrogé afin d'obtenir ses réactions en marge des commentaires de Laraque et de Bégin.