Étrange équipe que ces Canucks de Vancouver. Ils ont connu un mois de janvier misérable, ponctué d'une séquence d'une seule victoire en 11 matchs.

Sauf qu'avant d'affronter le Canadien, mardi soir, ils avaient retrouvé leur erre d'aller en remportant huit de leurs neuf dernières rencontres.

«Le mois de janvier a été difficile pour tout le monde, a reconnu le gardien Roberto Luongo. Mais depuis le début de février, le vestiaire est confortable, tout le monde est à l'aise et surtout, on trouve à chaque soir un moyen de gagner.»

Avant d'affronter le Tricolore, Luongo n'avait pas perdu un seul match en février. Il attribue cela au fait que l'attaque lui a souvent donné de bons coussins.

Mais le fait que les six premiers défenseurs de la formation soient tous en santé pèse aussi dans la balance.

«On possède l'un des meilleurs groupes de défenseurs de la ligue, sauf qu'il y a toujours eu un gars blessé, lance Luongo. Ils ont enfin la chance de jouer ensemble.»

L'entraîneur Alain Vigneault a bien résumé l'enjeu qui se cachait derrière les blessures en cette ère de parité.

«C'est important d'avoir un club en santé parce que la plupart des clubs sont à un ou deux joueurs d'être des aspirants à la Coupe Stanley, a souligné Vigneault.

«Mais ils sont aussi à un ou deux joueurs de rater les séries éliminatoires...»

Le conte de fée de Burrows

On l'a dit, les Canucks comptent en ce moment sur une offensive qui fonctionne à plein régime.

Et cela fait le bonheur du Québécois Alexandre Burrows, qui doit se pincer ces jours-ci pour réaliser qu'il complète présentement le trio des jumeaux Daniel et Henrik Sedin.

«Cela fait cinq matchs qu'on joue ensemble, précise Burrows. Mon travail ne change pas en ce sens que je dois aller au filet et permettre à mes coéquipiers de se démarquer.

«Mais ces deux-là sont tellement talentueux...»

L'histoire de Burrows n'est pas banale.

D'abord, le natif de Pincourt n'a jamais été repêché. Il a rongé son frein dans la ECHL pendant quelques années jusqu'à ce qu'il se taille une place en 2004-2005 avec le Moose du Manitoba, de la Ligue américaine.

C'est d'ailleurs à Winnipeg qu'un certain Alain Vigneault est arrivé sur son passage!

Avec un style de petite peste qui n'a peur de rien, Burrows a lentement convaincu les Canucks de lui donner une chance, puis de lui confier un poste régulier.

Les choses ont tellement évolué que cette année, à sa troisième saison complète, Burrows a déjà éclipsé ses meilleurs totaux offensifs avec 15 buts et 32 points en 59 matchs!

En vertu des règlements de la LNH, Burrows sera cependant admissible à l'autonomie en juillet prochain en raison de ses 27 ans.

«Mon but est de rester à Vancouver, annonce Burrows. On a une bonne équipe, de bons jeunes et un bon leader en Roberto Luongo.

«On peut aspirer aux grands honneurs dès cette année, sinon l'an prochain.»

Bernier cache mal son inquiétude

Pendant que Burrows creuse ses tranchées avec les Canucks, un autre attaquant québécois - Steve Bernier celui-là - a un peu plus de difficulté à faire sa niche.

Bernier n'avait que 12 buts et 27 points en 58 matchs avant le match de mardi et il ne fait plus partie des six premiers attaquants de l'équipe.

«Côté statistique, on en veut toujours plus, mais je crois l'équipe est heureuse de la façon dont je joue», indique le natif de Québec.

Certes, les équipes de la LNH salivent en voyant chez lui un joueur capable de marquer plusieurs buts et de mettre à profit son gros gabarit.

Mais le fait qu'il soit passé des Sharks de San Jose aux Sabres de Buffalo, puis des Sabres aux Canucks au cours de la dernière année a ébranlé quelques certitudes.

«Il reste un gros huit jours avant la date-limite des transactions», précise l'attaquant de 23 ans avant même qu'on l'amène sur le sujet.

«Je n'ai rien entendu et je ne veux rien entendre! Mais quand tu es échangé deux fois dans la même année, ça te reste dans la tête...

«Espérons que rien ne va changer parce que j'aime jouer avec les Canucks. On me donne du temps de glace, l'équipe compte sur de bons jeunes... J'ai trouvé ici un sentiment d'appartenance que je n'avais pas dans les autres villes.»