En voyant s'agiter l'armada de journalistes dans le vestiaire, Mathieu Schneider a eu un flashback de ses premières saisons à Montréal.

«Plus ça change, plus c'est pareil», a-t-il lancé en souriant.

Il faut dire qu'avant même que Bob Gainey n'annonce qu'il isolait Alex Kovalev du reste de l'équipe, le programme de la journée s'annonçait chargé.

Lundi, l'ancien entraîneur Jean Perron y est allé d'une déclaration percutante en affirmant que Carey Price, Christopher Higgins et Sergei Kostitsyn faisaient les 400 coups.

«Ces gars-là sont sur le party comme ce n'est pas possible, a lancé Perron sur les ondes de CKAC. Le Canadien doit les encadrer davantage. Les gars sont sur la galère.»

Des rumeurs circulent depuis des mois sur le comportement hors glace de certains joueurs. Des articles publiés dans la revue Urbania et des photos présentées par l'émission Infoman ont aussi ajouté de l'eau au moulin.

Mais Guy Carbonneau n'a pas digéré que Perron dévoile des noms sur la place publique.

«Je trouve cela extrêmement déplacé de sa part, a commenté Carbo. Je viens de perdre énormément de respect pour Jean Perron.»

Si cette histoire est un boulet pour le coach du Canadien, on doit admettre que Carbo n'a pas nié que certains de ses joueurs soient dissipés.

«Les bars sont pleins et il n'y a pas là que des joueurs de hockey, a d'abord dit Carbo.

«Prennent-ils une bière ou bien 10? On ne peut pas suivre les joueurs 365 jours par année. On a un certain contrôle, on a certaines discussions avec les joueurs durant la saison régulière... Mais ce que font les joueurs lorsqu'ils sont seuls, on ne peut pas le contrôler.

«Tant que ça nuit pas à leurs performances sur la patinoire, il n'y a pas grand-chose qu'on puisse faire.»

Mais justement: dans le cas qui nous préoccupe, les performances des joueurs sont-elles affectées?

«J'ose croire que ce n'est pas juste ça», a répondu Carbo.

«Il est temps de se calmer»

«On réalise bien ce qui se passe en ce moment», nous a confié un joueur du Canadien sous le couvert de l'anonymat.

«En regardant notre fiche, on comprend qu'il est temps de se calmer un peu et de mettre la pédale douce.

«C'est tout ce que je peux dire.»

Carey Price, l'un des joueurs visés par les allégations de Jean Perron, avait du feu dans les yeux.

«On ne sort pas plus que les joueurs d'une autre équipe, a dit le jeune gardien. Je ne sais pas ce qu'il (Perron) a dit et je m'en fous. Ça relève de ma vie personnelle.

«Tout cela est vraiment fatigant.»

Patrice Brisebois, qui a vu neiger, s'en remet au jugement des jeunes joueurs de l'équipe.

«Ils vivent leur vie et tant que ça ne dérange pas leurs performances, ce n'est pas de mes affaires.

«Mais c'est désolant de voir que quand ça va mal, des gens cherchent des situations qui peuvent embarrasser l'équipe. C'est toujours la même chose à Montréal.

«On fait un métier qui est difficile et il faut décompresser. Mais là, ce n'est pas le bon moment...»