André Savard voyait un peu venir son congédiement et celui de Michel Therrien chez les Penguins.

«Vers la fin, je sentais que oui, quelque chose pourrait se produire, mais on venait quand même de connaître une semaine très intéressante, confiait Savard hier matin de son bureau au Mellon Arena. On avait battu Columbus, perdu contre Detroit dans un match où on avait bien joué et on avait réussi à battre les Sharks en fusillade, ce qui n'est pas rien. La défaite de samedi contre Toronto (6-2) nous a cependant fait très mal. Il faut que tu gagnes (pour garder ton poste).»

Savard a pris l'avion de New York à Pittsburgh en compagnie de Michel Therrien dimanche après avoir appris la mauvaise nouvelle. «Michel est déçu, c'est certain. On croyait encore en nos chances. Je me souviens qu'à Montréal, on avait remporté nos sept derniers matchs de la saison pour se qualifier en séries. Michel voulait se battre jusqu'à la fin. En plus, (Sergei) Gonchar venait de revenir au jeu.»

 

L'ancien DG du Canadien dresse un bilan très positif de leur travail. «Quand on est arrivée ici, la première année, peu d'experts prédisaient que nous serions en mesure de participer aux séries avec notre jeune équipe. L'année d'après, nous avons atteint la finale. Ça a été un succès. Pittsburgh ne s'était pas rendu en finale depuis 16 ans. Nous sommes passés très proches de la Coupe Stanley.»

Savard comptait vider son bureau aujourd'hui et passer une semaine ou deux à Québec pour prendre un peu de recul. Le DG Ray Shero, avec lequel il avait travaillé à Ottawa, est celui qui est à l'origine de son arrivée à Pittsburgh aux côtés de Michel Therrien en 2005 et il veut le garder au sein de l'organisation. Savard a d'ailleurs obtenu une prolongation de contrat d'un an il y a quelques semaines, au cours d'une autre période houleuse chez les Penguins.

«Je vais réfléchir à tout ça et je vais attendre l'appel de Ray. Ensuite, on se parlera. Je ne suis pas intéressé au poste de directeur du développement des joueurs que vient de laisser Tom Fitzgerald, mais je serai sûrement affecté au repêchage. J'aurais aimé continuer derrière le banc, mais j'ai toujours su aimer tous mes jobs et je vais me donner à fond à ma prochaine affectation quand je recommencerai.»

Les Penguins ont vécu plusieurs changements depuis cette finale de la Coupe Stanley le printemps dernier. Marian Hossa, le gardien Ty Conklin, Ryan Malone, Gary Roberts, Jarkko Ruttu, Georges Laraque et Adam Hall ont quitté l'équipe. Les deux premiers défenseurs de l'équipe, Sergei Gonchar et Ryan Whitney, ont raté plusieurs mois en raison de graves blessures.

Miroslav Satan, Ruslan Fedotenko, Dany Sabourin et Matt Cooke, sans compter plusieurs joueurs de la Ligue américaine, ont tenté de prendre la relève, avec les succès mitigés que l'on connaît.

Le gardien Marc-André Fleury a connu une saison en dents de scie, entre autres à cause de ses problèmes à contrôler ses retours de tirs. À ce chapitre, le départ de Conklin, qui avait été sensationnel l'an dernier en l'absence de Fleury, a fait mal, d'autant plus qu'il a coûté seulement 750 000$ pour un an à sa nouvelle équipe, les Red Wings de Détroit.

André Savard n'a pas voulu discuter des changements de personnel depuis un an ni des performances individuelles des joueurs des Penguins. On peut comprendre sa position.

Hier, à leur premier match sous l'autorité du nouvel entraîneur Don Bylsma, les Penguins ont perdu 3-2 en fusillade contre les Islanders de New York, dernier au classement général, malgré 37 tirs au but.