Plongé dans la déprime, samedi soir, quand les Devils ont infligé un revers de 2-1 en prolongation au Canadien, le Centre Bell vibrait à nouveau, hier.

Il vibrait au rythme des quelque 20 000 partisans, des jeunes en grande majorité, venus confirmer leur amour inconditionnel. À grands coups d'ovations, de «Go Habs Go», et de cris venant du coeur, ces partisans ont permis aux joueurs du Canadien de relever la tête et de retrouver le sourire 12 heures seulement après le but décisif marqué par Zach Parise.

«C'est toujours impressionnant de voir autant de gens assister à un entraînement du genre. Ça laisse une sensation incroyable», a lancé Georges Laraque, l'un des favoris de la foule, hier.

Comme ses coéquipiers, Laraque a pris part à l'entraînement régulier dirigé par Guy Carbonneau. Il s'est ensuite prêté au jeu des tests d'habiletés et de matchs simulés.

Dans un concours de précision, Laraque a eu fort à faire lorsqu'il a vu Francis Bouillon atteindre les quatre cibles avec quatre tirs seulement. Steve Bégin, quelques instants plus tôt, avait eu besoin de sept tirs.

Après avoir décoché les huit tirs permis, Laraque n'avait atteint que deux cibles. Et honnêtement, on se demande vraiment combien de rondelles Laraque aurait eu besoin pour compléter le tableau...

«J'étais frustré. Je ne voulais pas perdre contre Francis. Quand j'ai vu que je ne pouvais le battre, j'ai tiré tout partout», a tenté de faire croire Laraque.

Une invitation de Price

Pendant le match simulé, l'homme fort du Canadien a refusé l'invitation que lui a lancée Carey Price qui voulait jeter les mitaines devant lui.

«Carey voulait qu'on fasse semblant. Mais je ne prendrais jamais une telle chance avec un gardien. Avec les jambières, ses patins et la grosseur de son équipement, on ne sait jamais ce qui pourrait arriver. Une perte d'équilibre est toujours possible. Et je ne voudrais pas être responsable d'une blessure qui nous priverait des services de notre gardien», plaidait Laraque.

«Je pense qu'il a simplement eu peur de moi», a riposté le gros gardien qui ne s'est pourtant jamais battu en dépit de sa forte stature.

«L'idée m'est déjà passée par la tête dans les rangs juniors. Mais mon entraîneur (Don Nachbaur) m'a toujours dit que j'aurais affaire à lui si jamais je me battais. Je n'ai jamais osé», a souligné Price, qui évoluait à l'attaque lorsqu'il a décidé de chercher noise à Laraque.

Que faisait Price à l'attaque?

«Il venait d'accorder deux mauvais buts et nous avons décidé qu'il valait mieux le sortir de là», a indiqué son bon copain Josh Gorges qui l'a remplacé.

Après avoir troqué masque et casques, gants et mitaines et bâtons, Gorges s'est retrouvé devant le filet. Il a réalisé un arrêt spectaculaire aux dépens de Saku Koivu.

«Il faut dire que notre capitaine n'a pas le tir le plus foudroyant de la Ligue. Je me suis bien débrouillé, mais il est hors de question de devenir le troisième gardien», a commenté Gorges qui a grandement apprécié l'expérience.

«Une activité comme celle de ce matin est merveilleuse pour tout le monde. Ça fait plaisir aux partisans dont plusieurs ne pourraient assister à un match régulier. Cela nous permet de retrouver le sourire au lendemain d'un match décevant. Pour les gars qui jouent moins, c'est aussi l'occasion de se sentir appuyés et importants même si les choses ne vont pas pour le mieux pour eux.»

Guillaume Latendresse et Sergei Kostitsyn ont d'ailleurs été ovationnés à plusieurs reprises. Ils ont aussi enfilé quelques beaux buts qui ont plu aux amateurs. Même Ryan O'Byrne affichait un sourire en dépit d'un temps difficile.