Et ça se poursuit pour Max Pacioretty et Yannick Weber!

Les deux jeunes sensations du Canadien accompagnent l'équipe au Mont-Tremblant et s'accrochent à l'espoir de commencer la saison à Montréal.

«Je me suis amélioré à chaque match parce que j'ai été en mesure d'apprendre rapidement», a plaidé hier Pacioretty, qui se dit chanceux d'avoir pu disputer cinq rencontres préparatoires. «Le fait que la direction voit que je m'adapte bien joue en ma faveur.

«Je sais que je peux être renvoyé à Hamilton d'un jour à l'autre et, honnêtement, je n'ai pas de problème avec ça.

 

«Mais en attendant, c'est extraordinaire. Le rêve continue.»

La météo était maussade au Mont-Tremblant, hier, et si des coéquipiers allaient jouer du « putter « coûte que coûte, l'Américain de 19 ans, lui, comptait en profiter pour reprendre son souffle.

«J'aime bien le golf, mais je vais me reposer en après-midi, a dit Pacioretty. Les derniers jours ont été fatigants.»

Les Wings, un match pivot

Des derniers jours fatigants, mais grisants aussi. Pacioretty retient surtout sa performance de mardi soir face aux Red Wings de Detroit, quand il a marqué un but en temps réglementaire et un autre en tirs de barrage.

«Je pense que j'ai regardé tous les matchs des Red Wings la saison dernière», a confié Pacioretty, qui évoluait à l'Université du Michigan.

«L'entraîneur au Michigan, Red Berensen, est l'un des meilleurs amis de Mike Babcock.

«J'ai toujours assez bien saisi de quelle manière jouaient les Wings, mais ce n'est pas la même chose de le vivre en direct.

«Il leur manquait plusieurs bons éléments, mardi, mais des gars comme Brian Rafalski et Chris Chelios étaient quand même en uniforme. C'était assez impressionnant.»

Un autre niveau

À l'inverse, Yannick Weber a connu une rencontre difficile face aux Wings. Sa place au camp d'entraînement est soudainement devenue plus fragile.

«Après le match contre les Wings, j'ai réalisé qu'il s'agissait d'un autre niveau de hockey, a expliqué le Suisse de 20 ans. Je n'ai pas très bien joué, mais dès le match suivant, je me suis dit que j'allais apprendre de mes erreurs.»

À l'instar de Pacioretty, Weber est sur un nuage.

«C'est bien de savoir que tu fais du bon travail, a convenu Weber. Cela dit, je vis au jour le jour et je profite au maximum de chaque journée d'entraînement. «

Une main pleine

Et si on se disait les vraies affaires maintenant? Quelles chances ont ces deux jeunes hommes de se tailler un poste avec le Canadien?

Dans le cas de Weber, dont les attributs offensifs sont certes bienvenus, son salut passe par le bilan de santé du Canadien. Il faudrait que Roman Hamrlik ou Francis Bouillon ne soient pas en mesure d'entreprendre le calendrier régulier pour qu'il demeure à Montréal.

Quant à Pacioretty, l'état des forces joue contre lui.

La question n'est pas de savoir s'il mérite ou non de rester. C'est de savoir si l'organigramme du Tricolore peut lui faire une place qui lui permettrait de se développer adéquatement.

Car on s'entend: ce ne serait pas lui rendre service que de l'ajouter au contingent de cinq joueurs qui jouent déjà du coude pour être du quatrième trio.

Mais qui pourrait lui céder la place au sein de l'un des trois premiers trios? Guillaume Latendresse? Sergei Kostitsyn?

Après deux saisons au sein du quatrième trio, Latendresse va enfin compter sur des partenaires à caractère offensif. Comptez sur Carbo pour lui donner la chance d'enfin donner la mesure de son talent.

Kostitsyn, lui, a été éblouissant à sa première saison, mais il connaît un camp plutôt discret et son intensité ne se compare pas à celle de son frère Andrei.

Guy Carbonneau l'a cependant défendu, hier.

«Il a été bon, mais n'a pas été excellent, a mentionné Carbo. On l'a fait jouer à différentes positions et avec différents joueurs. Mais on sait ce dont il est capable et on sait qu'il va nous le livrer en temps et lieu.

«Il a eu de bons moments, a insisté Carbo. Je ne peux pas dire qu'il a été mauvais.»

Bon, ce n'est pas le plaidoyer le plus convaincant qui soit, mais Carbo n'a visiblement pas envie d'aller nager dans ces eaux-là.

On a beau tourner ça de tous les côtés, Pacioretty a beau forcer la main du Canadien, le Canadien a déjàune main pleine.