La deuxième fois sera la bonne pour Benoit Groulx.

En juin 2008, le pilote des Olympiques de Gatineau avait été nommé entraîneur-chef d'Équipe Canada junior, mais son passage chez les Americans de Rochester dans la Ligue américaine l'avait forcé à renoncer au poste deux mois plus tard.

«Cette fois-ci, je serai là en décembre», a assuré l'homme de 46 ans lors de sa nomination officielle par Hockey Canada, jeudi à Montréal.

Groulx, qui sera épaulé par Dave Lowry et Scott Walker en vue du Mondial junior qui sera disputé à Montréal et Toronto, était l'adjoint de Brent Sutter l'hiver dernier quand il a vu l'équipe canadienne revenir bredouille de la Finlande.

À ses yeux, un changement de mentalité s'imposait.

«On veut dénicher des joueurs de classe mondiale, mais pas nécessairement en fonction de ce qu'ils ont fait par le passé ou de leurs statistiques, a-t-il expliqué. On veut trouver des joueurs acharnés, des joueurs qui veulent faire la différence et qui seront prêts à accepter le rôle qu'on leur donnera.

«On devra trouver ce type de joueur dès le camp estival. Les expériences passées nous ont prouvé que les joueurs qui ont fait 100 points dans la Ligue canadienne ou qui ont été repêchés en première ronde ne suffisent plus. On devra savoir immédiatement s'ils seront capables de lever leur jeu d'un cran au Mondial junior. Le passé récent nous a prouvé que non car les joueurs ne se sont pas montrés en mesure de sortir de leur zone de confort.»

Des négligés en quelque sorte

Équipe Canada junior n'a pas remporté de médaille d'or depuis 2009, une disette qui a forcé Hockey Canada à effectuer de nombreux changements à la direction de ses différentes équipes nationales.

«Nous n'avons pas remporté de médaille au cours des deux dernières saisons et nous ne sommes plus des favoris, a rappelé Scott Salmond, le premier directeur des activités hockey de Hockey Canada. Nous aurons quelque chose à prouver et ça va faire une différence.»

Le fait que le prochain Championnat du monde junior ait lieu à Montréal et Toronto risque de décupler l'attention dont bénéficiera ce tournoi. Et il ne serait pas étonnant qu'à l'image de l'équipe olympique qui avait remporté l'or aux Jeux de Vancouver en 2010, le fait de jouer au pays décuple aussi les attentes.

«Je pense que la pression de jouer au Canada sera bonne pour l'équipe, estime Groulx. On sait à quoi les partisans s'attendent.»

S'inspirer des olympiens

Pour la relance de sa formation junior, Hockey Canada entend épouser la philosophie de l'équipe olympique qui a remporté l'or à Sotchi.

«C'est notre modèle, depuis la façon dont l'état-major est structuré jusqu'à la répartition des rôles de tous les joueurs», a indiqué Scott Salmond.

«Toutes les équipes ont deux trios et un premier duo de défenseurs qui peut rivaliser avec notre bassin de talent. Là où l'on doit s'améliorer, c'est au niveau des troisième et quatrième trios. Leur production au cours des deux dernières années a été très mince. Or, c'est là que les tournois se gagnent à mon avis. Quand on retrouve Rick Nash au sein d'un quatrième trio sur l'équipe olympique, c'est signe que l'équipe est douée du premier au dernier. C'est ce qu'on va viser.»

Équipe Canada junior invitera environ 35 joueurs à un camp d'orientation estival qui aura lieu au Québec du 3 au 9 août. Des délégations de la Russie et de la République tchèque viendront disputer des matchs préparatoires contre les candidats canadiens lors de rencontres disputées à Brossard, à Sherbrooke ainsi qu'à l'Université Concordia. ÉCJ s'était inclinée face à ces deux pays lors du dernier Mondial junior.